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« Les artisans sont des chefs d’entreprise ! »

Artisanat. Le nouveau président de la CMA 10, Georges Bell, fait le point sur les priorités de son mandat.

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Georges Bell, nouveau président de la CMA de l’Aube, devant le bâtiment de la rue Jeanne d’Arc à Troyes. Laurent Locurcio

Le nouveau président de la chambre de Métiers et de l’Artisanat de l’Aube entend bien faire « bouger les lignes ». Une habitude pour Georges Bell qui a vécu plusieurs vies avant de devenir artisan. Après des études supérieures et une carrière de cadre supérieur dans de grandes entreprises, il a choisi de reprendre une entreprise de plomberie et électricité à Nogent-sur-Seine, en apprenant au passage les deux métiers. Un parcours atypique qui l’est de moins en moins. « Avec la crise sanitaire, les gens se remettent en question et se reconvertissent dans des métiers donnant du sens à leur vie », reconnaît-il. Certains passent par l’auto-entreprise pour tester leur idée. « Nous les accompagnons à la chambre de Métiers, avec des formations pour leur permettre d’aller plus loin et transformer cet essai par la création d’une entreprise artisanale », souligne-t-il.

« L’artisanat a été solidaire avec la population pendant la crise sanitaire et celle-ci a pris conscience de l’importance de la proximité et des circuits courts »

Le mot d’accompagnement revient souvent dans ses propos. « Au niveau départemental, le rôle essentiel est celui de l’accompagnement des artisans pour résoudre leurs problématiques au quotidien », ajoute-t-il. Les 21 salariés de la chambre consulaire travaillent en binôme avec chacun un élu afin de mieux traiter les problèmes en fonction des spécificités d’une profession. À ce travail de terrain, s’ajoute aussi celui de la formation dans divers domaines. « Réussir la transition numérique est aujourd’hui une nécessité pour chaque artisan, tant pour la communication sur les réseaux sociaux que pour la gestion de son entreprise », poursuit Georges Bell.

Valoriser les savoir-faire locaux

Également élu au niveau régional – deuxième vice-président de la CMA Grand Est – il entend ainsi représenter l’artisanat aubois à ce niveau. D’une manière générale, l’objectif est de valoriser encore plus les savoir-faire locaux. « Nous avons d’excellents artisans dans beaucoup de domaines et il faut les mettre en avant pour attirer davantage de jeunes vers nos métiers », explique-t-il. Le nombre d’apprentis aubois a augmenté de 5 %, avec des progressions sensibles dans certaines sections comme la pâtisserie par exemple. L’artisanat aubois a besoin d’étoffer ses rangs s’il veut pouvoir relever les défis qui l’attendent, comme celui de la transmission d’entreprise ou de l’augmentation du nombre de femmes dans l’artisanat.

La CMA de l’Aube développe dans ce but des actions spécifiques telles que « Bravo les artisans » ou encore le concours de « Madame Artisanat ». « Et puis nous avons aussi une belle carte à jouer : l’artisanat a été solidaire avec la population pendant la crise sanitaire et celle-ci a pris conscience de l’importance de la proximité et des circuits courts », analyse Georges Bell. Ce dernier compte aussi jouer la carte de la solidarité avec le monde économique aubois. Des réunions de travail sont déjà programmées avec ses homologues de la CCI de l’Aube et de la chambre d’agriculture, Sylvain convers et Alain Boulard. « Les artisans sont devenus de véritables chefs d’entreprise », conclut-t-il. Logique donc que les préoccupations soient partagées avec les autres chambres consulaires.