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Les agriculteurs aubois en action pour le retrait de la directive Nitrates

Agriculture. Première action auboise pour le retrait du PAR 7 devant la préfecture le 2 octobre. La FDSEA10 et les Jeunes agriculteurs, reçus en préfecture, obtiennent deux dérogations.

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La directive Nitrate du 7e Programme d’actions en Région Grand Est (PAR 7), signée en juillet en préfecture de la Région Grand Est, ne passe pas auprès des agriculteurs aubois. Excédés après une saison maussade, ils ne décolèrent pas et l’ont manifesté à Troyes le 2 octobre lors d’une première action, déversant des bennes de fumier devant la Préfecture. Une cinquantaine d’agriculteurs de la FDSEA et des Jeunes Agriculteurs de l’Aube étaient présents en attente des débouchés de la discussion engagée avec l’administration départementale et régionale et les représentants des agriculteurs, notamment la FDSEA10 et les Jeunes Agriculteurs.

Pour Alain Boulard, président de la Chambre d’Agriculture de l’Aube, « il y a trois solutions : on ne fait rien, mais cela risque d’être le bazar, on accepte des dérogations, mais des dérogations perpétuelles sur un texte qui vient de sortir, est-ce sérieux ? Ou alors, on procède à une remise à plat complète du PAR 7 et là, on repart dans un cycle de discussions. »

Temps mort et deux dérogations accordées

À l’issue de la réunion, Benoît Leveque, président de la FDSEA 10 annonce « deux dérogations accordées. L’une avec le rétablissement de la date initiale d’épandage pour les digestats des méthaniseurs au 1er novembre et l’autre pour le droit de faire soit du blé, soit de l’orge, en monoculture. Nous réclamions l’annulation simple du PAR 7 signé au mois de juillet avec une date d’application au mois de septembre et donc une impossibilité de nous retourner dans les exploitations. Les assolements sont faits depuis le début de l’année. En agriculture, nous avons des temps longs de production ». La suite du mouvement dépendra de son écho à l’échelon national. L’Aube étant le premier territoire à mener une action. Pour Benoît Leveque, « nous étions un peu frustrés en sortant de réunion, car si d’autres départements ne réagissent pas, ce sera lettre morte ».

La FDSEA de l’Aube, qui a fait le point aux autres délégations régionales, espère des mobilisations.
« Nous sommes tous touchés de près ou de loin. Il devrait y avoir des réactions, d’autant que la saison est maussade. Le mauvais temps retarde tant les semis que la récolte de chanvre et l’épidémie de FCO touche déjà 70 élevages dans l’Aube, ovins et bovins. Les personnes qui étaient devant la préfecture sont remontées et cela pourrait vite devenir explosif, certains n’ont plus rien à perdre ».

Le monde agricole aubois demande donc le retrait de la directive nitrate, vécue comme la décision de trop après la mauvaise saison agricole, le mildiou, la fièvre catarrhale, la suspension des discussions générées par l’absence de gouvernement. Les sujets, évoqués auprès de Michel Barnier, premier ministre et d’Annie Genevard, ministre de l’Agriculture, de la Souveraineté alimentaire et de la Forêt, doivent donner lieu à des réponses attendues mi-octobre pour l’épidémie de FCO et début novembre pour la directive Nitrate. Les agriculteurs aubois vont respecter le calendrier annoncé avant de prendre des décisions.

« L’agriculture doit être une priorité de l’État. Nous allons laisser le temps au temps, il faut que les choses se mettent en place. Nous attendrons fin octobre / début novembre pour remettre la pression si rien n’a pas bougé. Mais, c’était vraiment l’année où il ne fallait pas ajouter au mal-être agricole. »