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Le vélo de fonction d’Ellipse Bikes

Start-up. Le VTC urbain à assistance électrique suréquipé de série destiné à remplacer les véhicules de société pour les trajets de proximité est fabriqué à Troyes.

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Photo de Robin Gabuthy
Robin Gabuthy, l’un des trois associés d’Ellipse Bikes, le vélo électrique français pour les particuliers et les entreprises. (Crédit : MBP)

Que ce soit pour le trajet domicile travail, pour se déplacer chez des clients ou des prestataires, lorsqu’il s’agit de proximité, le vélo présente des atouts non négligeables. Facilité de stationnement, déplacement écologique, économies de carburant, activité physique, coûts d’entretien réduits… Robin Gabuthy et ses associés Paul Lepoutre et Florian Prieur l’ont bien compris. Quand ils lancent Ellipse Bikes, ils veulent mettre sur le marché un vélo à assistance électrique complet, avec des équipements de série habituellement proposés en option. Mais au-delà du produit, ils souhaitent accompagner les entreprises dans leur transition de mobilité avec la mise en place de parcs de vélos pour se substituer aux voitures sur les courts trajets.

Comme un concessionnaire automobile, Ellipse Bikes dispose d’une offre de location ou crédit-bail, avec assurance, maintenance, montage des dossiers de subventions pour des aides à l’achat, réseau de réparateurs en France. Lancé il y a un mois, une trentaine d’exemplaires du nouveau modèle E2.ST est déjà en commande pour rejoindre des flottes d’entreprises. « Pour Troyes, nous nous occupons de la mise en route, de la maintenance et de l’entretien annuel, sinon un réseau de réparateurs en France s’en charge pour les autres départements », explique Robin Gabuthy.

En 2022, la start-up a commencé sa commercialisation avec 150 vélos mécaniques. L’année suivante, l’électrique a pris le dessus avec 350 unités vendues dont 60 % en électrique. Une tendance confortée pour Ellipse Bikes qui cette année part sur un prévisionnel de 700 vélos, essentiellement des modèles E2.ST. La start-up mise sur un CA 2024 de 800 000 € contre les 450 000 € de 2023. Elle emploie dix salariés et travaille avec six agents commerciaux.

Fabrication locale, ambition nationale

L’équipe troyenne conçoit le produit, le design, le cadre du vélo et les différentes pièces plastiques, l’électronique embarquée et les éléments différenciants de la marque. Certaines pièces comme les roues soumises à des normes spécifiques sont sous-traitées chez Cycleurope et la peinture confiée à l’entreprise SIC implantée aussi dans l’Aube.

L’assemblage des vélos se fait à la commande dans l’atelier de 200 m² à la Technopole de l’Aube en Champagne dont la capacité permet de réaliser 1500 vélos par an. Des vélos peints et assemblés à la demande avec des personnalisations sur mesure possibles en plus des options proposées de série. Si les cadres en aluminium soudé restent encore sourcés en Asie, car fabriqués en petites séries, « 30 % de la production est locale et l’objectif est de poursuivre en ce sens », explique Robin Gabuthy. « Nous fabriquons à la demande. Nous vendons 40 % des ventes via le site d’e-commerce et configurons beaucoup de pièces différentes. C’est un peu du sur-mesure industriel. Nous sommes capables d’adapter plusieurs types de transmissions, de peinture, d’accessoires, etc. On expédie directement dans un carton Ellipse. Nous distribuons aussi via les magasins multimarques qui revendent nos vélos un peu partout en France et directement aux entreprises à qui nous proposons nos vélos sous forme de flotte ou de vélo de fonction pour les salariés. »

Avec le nouveau modèle E2.ST, la stratégie de l’entreprise repose sur le déploiement de l’offre commerciale avec davantage de revendeurs. « Nous voulons rendre le domaine du vélo accessible et mettre les gens à vélos ! Les entreprises sont des facilitateurs pour les salariés, cela aide à répartir les coûts ». Le modèle E2.ST coûte en 2 500 et 3000 € TTC selon les accessoires. Pour l’entreprise qui met un vélo à disposition de ses salariés, la location revient à 60 € par mois, vélo, entretien, assurance et réparation incluse avec des contrats de 36 à 48 mois et déduction faite des aides de l’État. « Nous allons aussi livrer des vélos à Troyes Champagne Métropole. Ils seront mis à la disposition des habitants ». Dans ce marché ultra concurrentiel, Ellipse Bikes poursuit son travail sur la commercialisation, pour mettre son modèle sur les rails. La start-up imagine aussi passer à un braquet supérieur dans quelques années avec un consortium pour mutualiser les compétences des acteurs du domaine.