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Le tour de France de l’IA

Technologie. Le Medef organise une trentaine de conférences en France en préambule au Sommet pour l’action sur l’intelligence artificielle organisé à Paris en février 2025.

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Photo d'Alexandre Farro, Vincent Mathieu, Syvie Bonello, Robin Rivaton et Mickael Petit
Alexandre Farro, président du Medef Grand Est, Vincent Mathieu, président de la section Aube, Syvie Bonello de la Fondation MMA des Entrepreneurs du Futur, Robin Rivaton, co-président du Comex 40 du Medef et Mickael Petit de Numeum. (Crédit : MBP)

Le Medef organise un tour de France pour démystifier l’IA auprès de ses adhérents via des témoignages d’utilisateurs. « On voit monter ce sujet de l’intelligence artificielle très fortement depuis novembre 2022 avec Chat GPT », explique Robin Rivaton, co-président du Comex 40 du Medef. Le mouvement s’est emparé du sujet dès 2018 pour suivre les préconisations de la Commission Villani. Il s’agit alors de mettre en place des structures et des outils dédiés à l’IA pour éviter la fuite des cerveaux français vers les géants américains.

L’organisation travaille sur le sujet et réalise une tournée des Medef territoriaux avec Numeum, le syndicat de branche du numérique, l’ex Syntec, pour présenter l’IA et recueillir les témoignages d’utilisateurs auprès des entreprises adhérentes. « Il faut se saisir de ces technologies qui abaissent les coûts de service et de production avant que d’autres s’en emparent ». Santé, banque, assurance, ressources humaines, agriculture, marketing, rédaction de contenu, défense… tous les secteurs sont concernés. Pour Robin Rivaton, l’IA n’est sûrement pas une menace.

« Il y a 50 % de plus d’emploi en France depuis les années 1970. Entre-temps, nous avons eu les ordinateurs, Internet et l’IA. Nous savons que la technologie n’est pas l’ennemie de l’emploi, d’autant que nous sommes sur des marchés avec une population active qui diminue chaque année. Nous avons besoin de technologies pour produire plus ».

Des propos soutenus par Mickael Petit, délégué régional de Numeum. Le syndicat représente 2500 entreprises en France et 85 % du chiffre d’affaires du numérique. « Déjà, Homère, au VIIe siècle avant JC, prédisait que des robots allaient remplacer les humains. Il y a toujours du travail pour les hommes ! Toutes les évolutions pour lesquelles nous avons eu peur, ont apporté un plus. Nous avons raté le cloud, le smartphone, ne ratons pas l’IA. »

Discours positif

Les conférences organisées par le MEDEF Grand Est, la section Aube, Numeum Grand Est, la Région Grand Est et la Fondation MMA des Entrepreneurs du Futur doivent rassurer les entreprises. Le tour de France de l’IA est labellisé par le sommet mondial de l’IA organisé par la France le 11 février prochain. Il rassemblera des chefs d’État, de gouvernements, des organisations internationales, des entreprises de toutes tailles, des universitaires, des chercheurs, des organisations non gouvernementales, des artistes... Les 30 étapes couvertes sur toutes les régions permettent ainsi de collecter des données pour y remonter des exemples d’utilisation de l’IA. « Nous pourrons nourrir la prise de position du Medef lors du sommet » poursuit Alexandre Farro, président du Medef Grand Est, qui insiste également sur la coopération entre le mouvement, la formation et l’éducation nationale. « Nous sommes dans une dynamique extrêmement positive pour aider les jeunes et les étudiants pour qu’ils arrivent dans les nouveaux métiers. Il y a une démarche conjointe entre le Medef et le ministère de la Recherche pour cela. »

Un sujet qui intéresse non seulement les entrepreneurs mais également les élus. Anne-Marie Zeltz, conseillère départementale, coprésidente de la commission économie-emploi, assistait à la conférence de l’étape troyenne le 7 novembre. « L’IA m’intéresse. Je considère que les élus doivent être conscients de ce qui se passe et qu’ils puissent l’utiliser. J’ai lancé une initiative pour suivre une formation à l’IA pour les élus et nous étions nombreux à y participer. Je viens voir ici comment les entreprises vivent l’IA, quelles sont leurs craintes et ce qu’elles vont en tirer comme profit. »