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Le SCoT Nord Ardennes veut valoriser ses fortifications

Aménagement. Regroupant cinq EPCI et tout nouvellement mis en place, le Schéma de Cohérence Territorial Nord Ardennes ouvre de nouvelles perspectives.

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Photo de Régis Depaix, Didier Herbillon et Jean-Marie Barreda
Une partie de la gouvernance du SCoT : Régis Depaix, Didier Herbillon, Jean-Marie Barreda représentant Bernard Dekens et Miguel Leroy. (Crédits : PR)

Après plus de cinq ans d’échanges, de concertations et de négociations, Ardenne Métropole, Ardenne Rives de Meuse, Vallées et Plateau d’Ardenne, Ardennes Thiérache et les Portes du Luxembourg viennent de finaliser le Schéma de Cohérence Territorial (SCoT) Nord Ardennes via un comité syndical de 29 élus de ces cinq EPCI. Cet outil collaboratif, validé par arrêté préfectoral et créé dès le 25 mai 2019 concernera donc un bassin de vie de 195 communes et 200 500 habitants. Document de planification d’aménagement du territoire et de mise en cohérence d’un périmètre de 222 000 hectares, ce SCoT désormais définitivement bouclé, a pour objectif de concilier différents enjeux économiques, sociaux et environnementaux. Il est appelé à agir sur l’habitat, les mobilités, le foncier, la santé, l’accès à la culture et la qualité paysagère. Il sert aussi de référence aux documents d’urbanisme comme les plans locaux d’urbanisme.

Une ambition collective

« Ce SCoT résulte d’une ambition collective. C’est un projet pour l’avenir. Après un diagnostic sur les forces et faiblesses du territoire concerné, un programme d’aménagement stratégique raisonnable, raisonné et sans utopie va être élaboré pour fixer de grandes orientations pour les 20 prochaines années sur ce périmètre géographique d’un seul tenant et sans enclave », a résumé Didier Herbillon, son président, satisfait de ce dénouement. Le maire de Sedan partagera la gouvernance avec six vice-présidents : Bernard Dekens, Régis Depaix, Miguel Leroy, Frédéric Latour, Patrick Fostier et Ludovic Beaurain.

Après avoir abouti à la remise d’un document de 1 000 pages fixant des moyens d’action, les représentants de ces collectivités locales travailleront en étroite collaboration avec les chambres consulaires, l’État et autres institutions publiques et privées et vont s’atteler à différentes priorités, à savoir : enrayer le déclin démographique par le biais d’une amélioration des conditions de logement en proposant une offre adaptée aux besoins et répondant aux modes de vie des ménages, développer l’enseignement supérieur afin de conserver la jeunesse locale au sein des PME ardennaises, soutenir les entreprises existantes, préserver les activités agricoles, décarboner la mobilité lourde et accompagner la transition climatique. Tout cela pour offrir un cadre de vie attractif.

Ce syndicat mixte entend, par ailleurs, tirer profit de son patrimoine historique et notamment des fortifications (château de Sedan, fort de Charlemont à Givet, de Rocroi, ouvrage de Villy-la-Ferté et églises fortifiées de la Thiérache) pour ficeler un dossier de candidature au patrimoine mondial de l’Unesco. « On a repéré avec ce patrimoine bâti une richesse extraordinaire qui peut être un atout majeur pour le développement du tourisme et on compte bien assurer sa mise en valeur », développe Didier Herbillon qui voudrait associer à ce projet les communes belges de Dinant et Namur et meusienne de Montmédy. Ce qui plait à son collègue Miguel Leroy qui a plusieurs fois insisté sur « la nécessaire coopération transfrontalière ».

« Ce SCoT qui était une nécessité va faire avancer le Nord Ardennes », formule le maire de Chooz, Jean-Marie Barreda. « Avec ces perspectives nouvelles, l’outil pour lequel on s’est positionné doit nous permettre de donner un cadre de vie attractif à l’ensemble des communes de ce territoire », explique Régis Depaix, maire de Montcornet et président de Vallées et Plateau d’Ardenne. Pour devenir une force de proposition et peser dans certaines décisions, le SCoT Nord Ardennes qui sera animé par deux salariés – la directrice, Lara Barthoum, et une agente administrative, Anaïs Hudréaux – disposera d’un budget de 500 000 euros constitué par l’ensemble des communautés de communes en fonction de leur nombre d’habitants.