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Le pétrole, l’autre nerf de la guerre

Énergie. La crise énergétique actuelle rappelle en de nombreux points celle de 1973. Point commun essentiel entre ces deux crises : un conflit armé (guerre du Kippour en 1973, Ukraine aujourd’hui) qui ont une répercussion sur le marché de l’énergie.

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« En 1973, une rupture quasi-totale durant plus de 10 jours a mis à mal notre économie », explique un spécialiste des produits pétroliers. « Aujourd’hui, la conséquence immédiate (comme à chaque fois lors de crise majeure) c’est une envolée des prix avec un pic du baril (brent mer du nord) à 131,50 euros ! ». La conséquence de cette variation sur les prix de ventes est quasi immédiate, puisque les fournisseurs de pétrole répercutent l’augmentation du baril dans les prix de cession.

« Les distributeurs sont dans l’obligation de répercuter cette hausse dans leurs tarifs, sur le fioul de chauffage, le gazole et le gazole non routier (pour l’agricole et les travaux publics) », précise notre expert.

Toutefois, en 2022, un autre phénomène est apparu, cette fois : « La clientèle professionnelle et de particuliers a souhaité faire des achats de « précaution » comme on peut le voir sur des produits de consommation courante. Ceci a entrainé une véritable « ruée » sur le produit, qui était bien loin des prévisions de vente, et d’une météo plutôt clémente. Si l’on ajoute à cela l’embargo sur les produits (bruts ou raffinés) qui viennent de Russie, les manques de produits se sont très rapidement faits sentir. Résultat, nous avons été dans l’obligation de contingenter les quantités commandées par les clients », explique le professionnel.

Une baisse qui met du temps à se faire ressentir

Pour rappel, la TICPE (taxe intérieure de consommation sur les produits énergétiques) est de : 607,50 euros / m3 HT pour le Gazole routier : (Hors Corse, Auvergne Rhône-Alpes et IDF), 188,20 euros / m3 HT pour le Gazole non routier (GNR) (Hors Corse, Auvergne Rhône Alpes et IDF) et 156,20 euros / m3 HT pour le fioul de chauffage : à titre indicatif, pour le gazole, la taxe représente environ 35 % du prix du produit. Pour le GNR, la taxe est de 15 % et pour le fioul de chauffage elle est de 15 %.

Le coût matière (le prix de cession des fournisseurs) et la TICPE représentent donc quasiment 100 % du prix final, les coûts logistiques et la marge brute étant intégrés au tarif final. La baisse du baril et du produit est répercutée au fil de l’eau mais ses effets sont un peu plus longs à se faire ressentir que lors d’une augmentation. « à ce jour, la situation s’est détendue. Néanmoins les professionnels se plaignaient des tarifs élevés, avant cette crise », avance l’expert pétrolier. La remise annoncée de 15 centimes au litre (150 euros / m3 HT) au 1er avril, sur le gazole et le GNR (le fioul n’étant pas concerné par la mesure gouvernementale) devrait aider les entreprises et les particuliers. Elle devrait être intégrée dans les tarifs de livraisons aux professionnels à compter de cette date.