Le MAM, le plus vivant des musées !

Nuit magique au musée d’Art moderne de Troyes (MAM) le 11 octobre. Jamais le musée n’aura été autant animé. L’ambiance est posée. Dès l’accueil, l’art prend vie avec des échassiers poétiques de blanc vêtus, des breakeurs, puis une contorsionniste sur un piédestal, un magicien en close up, un orchestre dans le jardin et une foule de convives dont la famille Lévy, les amis dont Claude Chirac, les représentants de l’État, du monde culturel, d’associations et les élus. Le MAM illuminé de ses plus beaux atours, vit et revit pour la prospérité, en hommage à l’art et à la culture et à la famille Lévy qui en est à l’origine.

« Nous ne sommes que de passage et nous ne sommes que des passeurs », commente François Baroin, maire de Troyes et président de Troyes Champagne Métropole. S’adressant à la famille Levy, il poursuit, « notre rôle ici, c’est de passer à la génération qui suit. Je voulais vous dire l’éternelle reconnaissance de la Ville de Troyes et l’immense devoir qui l’oblige désormais pour la suite ». Le palais épiscopal du XIIe siècle et ses bâtiments des XVIe et XVIIe étaient fermés depuis quatre ans. D’ambitieux travaux de 4 millions d’euros portés par les collectivités et la DRAC prolongent ce patrimoine témoin de siècles passés et dorénavant à venir.

« Je veux m’autoriser un symbole en ces temps difficiles », souligne Éric Lombard, petit-fils de Pierre et Denise Lévy, sa grand-mère qu’il appelait « Mame » par ailleurs, comme un clin d’œil précurseur. « Mon grand-père trouvait que c’était un très joli symbole que cette collection, faite par deux juifs, soit hébergée à l’évêché de Troyes ».

Inauguré une première fois en octobre 1982 par François Mitterrand, le Musée d’Art Moderne rénové offre un nouvel écrin aux 2 000 œuvres données par Pierre et Denise Lévy, industriels troyens du textile et surtout passionnés d’art.

Lieu de vie

Une donation à l’État, à la condition qu’un musée soit créé à Troyes pour les accueillir, qui représente à ce jour un quart de la totalité des dons en valeur effectués par des particuliers à la France. Le musée troyen abrite des Derain, Braque, Matisse, Modigliani, De Staël et Seurat dixit Pierre Lévy cité par le maire, ce « si beau Seurat est resté en France et je m’honore d’avoir été utile à mon pays, ne serait-ce que pour cela ». Agissant tant sur le patrimoine, l’aide à la création que l’accès à la culture, le nouveau MAM se veut non seulement un lieu de culture, mais surtout un lieu de vie.