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Le groupe Urano en pleine mue

BTP. Un nouveau logo, une flotte s’apprêtant à passer au tout électrique et un centre de formation interne. Le poids lourd du BTP ardennais opère sa transition.

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Le leader ardennais du BTP qui occupe une emprise foncière de 90 hectares sur le territoire de la commune de Warcq où son regroupées ses différentes sociétés (Urano, la maison mère, Bemaco-Béton matériaux contraints, créé en 1978 par François Urano), MCA (Matériaux concassés ardennais) et Truck Location) - vient de présenter quelques nouveautés.
D’abord un logo rajeuni et stylisé. « La nouvelle signalétique du groupe, un rond avec deux droites entremêlées qui représente la vision géométrique d’un échangeur routier, sera bientôt visible sur l’ensemble de nos véhicules », indique Pascal Urano, dirigeant du groupe. Il a été conçu par l’entreprise voisine, Fusion Graphic, également chargée du flocage.

Conversion énergétique

Pascal Urano, le dirigeant d’un des plus gros employeurs du département, a aussi révélé que son groupe allait résolument passer à la transition énergétique. « Nos clients et donneurs d’ordre nous ont sensibilisés au fait qu’il fallait trouver les solutions les mieux adaptées et les plus efficaces à ce changement. D’ici 18 à 24 mois, tout sera réalisé ».
Exemple avec le fourgon E-Jumper de couleur blanche, (ce qui a un impact sur son coût), bridé à 90 km/h, présentant une autonomie de 330 kilomètres, rechargé en 1h10 et extrêmement performant lors des déplacements urbains et inter-urbains. L’utilisation de ces véhicules électriques, qui coûteront neuf fois moins cher à l’usage qu’un véhicule thermique, nécessitera aussi un nouveau comportement de la part des chauffeurs.« Il faudra apprendre à caresser l’accélérateur ». Ces véhicules simples de fonctionnement vont donc faire l’objet d’une période d’apprentissage et seront testés durant quelques mois par les chauffeurs pour vérifier que la technologie est bien pérenne. Par la suite, l’ensemble des sociétés du groupe sera équipé de ces nouveaux moyens de locomotion.
« Cette déclinaison est la première étape de quatre évènements qui se succèderont d’ici 2023. À terme, ce changement concernera 55 de nos véhicules. On va équiper les fourgons d’un système de recharge intelligente. Nous sommes aussi en négociation avec Enedis pour une quarantaine de prises de courant et un transformateur spécifique. On a choisi comme partenaire Citroën qui était déjà à nos côtés depuis quatre ans sur la partie thermique, car cette marque est plutôt en avance dans ce domaine et présentait la plus large autonomie sur ce marché. Après les camionnettes et les voitures particulières, le parc de camions devrait à son tour être converti », précise Pascal Urano.
Le groupe warcquin est déjà en train d’équiper les sites de ses chantiers les plus importants d’un système de prises de recharge mobiles en 11, 22 ou 55 kwh sur les sites nécessitant six mois à deux ans de présence. Par ailleurs, il devrait aussi être testeur de ce dispositif sur des engins de chantier. L’essai sera mené d’ici 24 mois sur une chargeuse électrique. « Et là, on sera sur des batteries d’un Mwh ». Pascal Urano compte réduire la trace de CO2 entre la production de matières premières et la livraison finale de 78 %. Ce qui représentera un gain de 40 000 tonnes d’émissions de CO2 par an. En attendant les évolutions technologiques en cours, « car ce marché va beaucoup plus vite que ce qu’on avait pu imaginer ».

Ouverture d’un centre de formation

Autre information apportée par le décideur ardennais : la création dans la rue… François Urano du « premier centre de formation du Grand Est dans notre branche d’activités ». Une première session concernant six apprentis a été ouverte le 1er février, une autre sera mis en place en septembre avec douze stagiaires.
« Nous voulons élargir cette formation initiale, actuellement axée sur la conduite d’engins pour les constructeurs de route avant d’aller au-delà du CAP-BEP en formant à terme au bac professionnel voire au BTS. Nous constatons que cette structure répond à une demande très forte. Toutes les entreprises que nous côtoyons connaissent des problèmes de recrutement. Forts de ce constat, il nous est apparu important de donner une chance à de jeunes demandeurs d’emploi en les initiant à l’esprit d’entreprise ».