Le groupe Bernardi reprend les activités transports et logistique de la société Caille à Laon
Entreprise. La fusion s’est opérée très naturellement. Bertrand Caille, qui souhaite passer la main à la tête du groupe qui porte son nom, avait sondé à plusieurs reprises ses enfants. Mais aucun d’eux ne souhaitait le reprendre en totalité. Il a donc entamé une réflexion, avec ses principaux collaborateurs, afin de choisir un repreneur pour la partie transports et logistique.
De son côté, le groupe Bernardi ne cachait pas sa volonté de s’agrandir. Son PDG, Bruno Bernardi dressait même le profil idéal d’une future acquisition : « une société à taille humaine, sur un marché de niche, ayant la même philosophie que nous et dans notre secteur géographique. » Bref, Caille et Bernadi, déjà partenaires au sein du réseau européen Astre, étaient faits l’un pour l’autre.
La fusion se fera en douceur, accompagnée par Bertrand Caille. Elle entraîne le démantèlement de l’entreprise familiale dont la création remonte à 1847. Le patron et son fils Alexandre vont conserver les activités historiques : le déménagement, sous la marque Demeco, fort de 13 agences locales d’Amiens à Nevers en passant par Reims et Troyes ; et l’archivage, qui s’appuie sur le réseau Reisswolf. S’y ajoute le centre d’affaires, créé plus récemment, sous l’enseigne Buro Club. Transports et logistique, soit les 2/3 de son activité globale, passent sous le pavillon de Bernardi.
Une nouvelle dimension
Le nouveau groupe prend une tout autre dimension. Son chiffre d’affaires va s’accroitre de 30 millions d’euros et grimper à 75 millions. Ses effectifs vont doubler et atteindre les 400 salariés. De même pour le nombre de camions, qui va dépasser les 300. Quant à la capacité de stockage, elle va tripler et passer à 90 000 m².
L’entreprise est donc dirigée par Bruno Bernardi, associé à son frère Fabrice et à deux cousins, Thierry Dagry et Jean-Paul Bernardi, qui a les fonctions de directeur administratif et financier. Elle aura un siècle dans deux ans. Leur grand-père l’avait destinée aux travaux et convoyages agricoles. La génération suivante lui a fait prendre le virage des transports et de la logistique dans les années 60 et l’a bien développée. Celle qui est au volant aujourd’hui l’a reprise en 2008 via un LBO. « Chacun est à a sa place et cela fonctionne très bien ente nous », résume Bruno Bernardi.
Une conduite maitrisée et volontaire
Dans un premier temps, la nouvelle équipe a misé sur la croissance interne et pris sagement le temps de rembourser leurs emprunts, ce qui fut fait au bout de 7 ans. En 2018, ils se sont lancés dans des opérations de croissance externe, avec le rachat des transports Mertens, opérateur pour les matériaux de construction, puis de STAS transport, spécialisé dans le vrac (liquides et solides), le plateau et la benne.
Les quatre cousins avaient déjà quasiment doublé le chiffre d’affaires, avant la reprise de Caille, et donné naissance au groupe Bernardi Logistique. Ils le pilotent avec un subtil mélange de prudence et d’audace. Ils ont surmonté la crise due au Covid sans recourir aux aides de l’Etat, pour éviter de se retrouver en difficulté, comme certains de leurs pairs, au moment de les rembourser. Alors qu’il cherchait à réaliser une éventuelle acquisition, Bruno Bernardi confiait « préférer une entreprise en bonne santé, parce qu’on n’est pas plus malin que les autres. » On peut en douter. En tout cas, ils ont su saisir leur chance quand l’affaire s’est présentée.