Entreprises

Le Grand Pitch met les start-up sur le devant de la scène

Start-up. Les 6 start-up du territoire ont présenté leur activité et leurs besoins financiers et humains auprès de partenaires éventuels.

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Photo des six jeunes entreprises au Grand Pitch
Six jeunes entreprises ont présenté leur activité au jury, au public et aux éventuels business angels présents dans la salle. (Crédit : CCI Marne Ardennes)

Organisé pour la troisième année consécutive lors de la Foire de Châlons, le Grand Pitch a permis à six start-up locales de faire découvrir leur activité et leur modèle au public et aux partenaires de l’événement avec, pourquoi pas, la possibilité de séduire les business angels présents dans la salle. Sous la houlette de Sylvain Mary, élu à la CCI Marne-Ardennes et le Monsieur loyal de l’événement, les trois membres du jury ont ainsi écouté les entrepreneurs, qui disposaient de trois minutes pour « pitcher » leur boîte puis de 8 minutes pour répondre aux questions du jury. Ce dernier (voir photo) était d’ailleurs composé de Bruno Baussart, président d’un cabinet de conseils, spécialisé en management des ressources humaines,Sébastien Gressent, spécialiste de la stratégie de croissance et Régis Huart, fondateur et président du groupe Technic assistance, groupe d’étude et d’ingénierie industrielle.

MutuHall

Candidat incubé par Rimbaud’Tech, Julien Gardeux a présenté l’entreprise ardennaise MutuHall qu’il a créée avec son associé Rémy-Pierre Hamel afin de mettre en relation des entreprises ayant besoin d’espaces couverts et des loueurs dans toute la France via une plateforme. « 30% des entreprises industrielles et 15% des PME manifestent régulièrement leur besoin en espace supplémentaire », précise-t-il. « On peut alors légitimement se poser la question : est-ce que le vrai luxe c’est l’espace ? ». Spécialistes de l’espace couvert, avec notamment des bâtiments modulaires, MutuHall propose une solution digitale sous la forme d’une plateforme sur laquelle s’expriment les entreprises qui manifestent des besoins en bâtiments temporaires, l’information étant diffusée vers les loueurs partenaires.

Le marché du bâtiment de stockage représente en effet plus de 3 millions de mètres carrés en France chaque année, aussi bien dans le domaine de la grande distribution, de l’événementiel, de l’agriculture ou de l’industrie (dans le cas d’augmentation de capacité temporaire, suite à sinistre ou lors de travaux). Il s’agit donc de créer du lien entre la centaine de loueurs indépendants présents sur le territoire national et les entreprises. « L’idée n’est pas de créer une entreprise de location supplémentaire mais de mutualiser un réseau de loueurs. Aujourd’hui on a 25 loueurs répartis sur tout le territoire français présents sur la plateforme », souligne Julien Gardeux dont l’entreprise a réalisé 350 000 euros de chiffre d’affaires et couvert 10 000 m² de surface en 2023.

Feel at home

Présentée par l’incubateur de l’Université Reims Champagne-Ardenne - qui porte une cinquantaine de dossiers par an et qui a déjà à son actif 70 créations d’entreprises - Elisa Trapier a « pitché » Feel at home, l’entreprise qu’elle a fondée pour « dépoussiérer les clichés du ménage ». Avec elle, la jeune cheffe d’entreprise propose que le métier du nettoyage soit exercé par des « cleaners » sensibilisés à l’écologie, des intervenants qui en plus de rendre un espace impeccable respecteraient leur santé et préserveraient les ressources naturelles. Une vision du ménage qu’elle qualifie d’« écolonomique ». « C’est un métier à revaloriser tant au niveau des clients que de la société en général, avec l’adoption d’une approche plus écologique ». Elle propose d’ailleurs à ses intervenants, qui sont actuellement tous des étudiants, d’exercer un métier qui a du sens : « Aujourd’hui nous donnons la possibilité à tous nos intervenants d’accompagner directement nos clients dans la transition écologique ». Elisa Trapier précise : « Nos critères sociaux ont pour but de favoriser le bien-être au travail de nos intervenants avec l’utilisation non toxiques, des produits rechargeables, fabriqués en Champagne-Ardenne ». La jeune entrepreneuse rémoise souhaite déjà créer une seconde structure pour mieux comprendre les besoins des professionnels et recherche un associé pour mettre en place cette entité sur le marché ultra-concurrentiel du nettoyage.

Dispono

Présentée par la Chambre de Commerce et d’industrie Marne-Ardennes, Laura Legin a fondé Dispono, une application destinée à accompagner et à faciliter la vie des mamans en proie à la charge mentale. Une problématique qui concerne pas moins de 8 millions de femmes en France. « L’application combine plusieurs outils : le premier répartit les tâches ménagères dans le temps et entre tous les membres de la famille. Un programme complet propose aussi de gérer le quotidien de la famille des repas aux finances en passant par les tâches ménagères », explique celle qui propose également des conseils en organisation et rangement ainsi qu’une hotline deux fois par mois.

La jeune ardennaise qui a fondé sa société en juin 2023 cherche aujourd’hui des partenaires financiers ou technologiques ainsi que des experts pour l’accompagner dans le développement de sa société qui fonctionne par abonnement payant mensuel.

DSAP

Accompagné par Innovact, incubateur rémois membre du réseau régional Quest for change, Elyes Maherzi a créé, avec deux partenaires fondateurs, la société DSAP, qui propose à ses clients d’optimiser les performances industrielles par l’exploitation des données de leurs machines. « Actuellement, seulement 5% des données industrielles sont exploitées et valorisées. Pourtant 80% des entreprises sont convaincues qu’elles pourraient améliorer leurs performances en exploitant ces données », souligne le dirigeant.

Photo du jury du Grand Pitch
Le jury a décerné un coup de cœur à l’entreprise DSAP. (Crédit : BB)

Il cite ainsi en exemple un de ses clients, fabricant de pressoir, qui a réussi à augmenter sa production de 6% et à diminuer sa consommation en énergie de 16% et en eau de 10% grâce à sa solution. Un autre client a quant à lui réduit de 60% l’intervention de ses ingénieurs sur le terrain et a maximisé l’efficacité de son méthaniseur de 20%. DSAP propose pour ce faire un accompagnement à la digitalisation puis un accompagnement de collecte, traitement et analyse de données via un abonnement mensuel par machine connectée. « Nous avons identifié un besoin de 3 M€ pour les trois prochaines années », explique le dirigeant qui souhaite ainsi accompagner sa R&D puis sa croissance.

Reviver

Pépite Champagne-Ardenne, qui accompagne en moyenne 150 étudiants chaque année pour une quarantaine d’entreprises créées, présentait la start-up Reviver, hébergée chez NEOMA BS et dédiée à l’upcycling et à la mode durable. « Une application grâce à laquelle vous allez pouvoir transformer tous vos vêtements », promet Emma Olivier. La cheffe d’entreprise a imaginé une application qui vise à promouvoir l’upcycling, autrement dit faire du neuf avec de l’ancien et éviter ainsi que, comme actuellement, 700 000 tonnes de vêtements continuent à être jetées chaque année en France pour finir, dans la plupart des cas, dans des décharges à ciel ouvert.

La plateforme souhaite surfer sur le marché à fort potentiel de la transformation des vêtements et objets en mettant en relation les consommateurs avec des artistes-créateurs qui vont personnaliser, embellir ou transformer sacs ou vêtements avec de la broderie ou de la peinture textile par exemple. « 60% des consommateurs se disent prêts à payer plus cher pour des consommations écoresponsable et surtout uniques », précise Emma Olivier qui a déjà démarché une centaine d’ambassadeurs sur les réseaux sociaux et compte 22000 abonnés sur TikTok, Elle cherche aujourd’hui à lever les fonds nécessaires pour accélérer l’application ou à trouver l’associé avec qui elle assurera son développement.

Auxine Studio

Présenté par Oenotoursime Lab, la start-up Auxine Studio a été fondée par Bérengère Brault et Chloé Chevron pour « créer de nouvelles formes de dégustation et raconter et mettre en vivant le vivant, l’artisanat et la gastronomie ». Ce studio de design culinaire rémois propose un projet de Théâtre microscopique, un repas scénarisé, participatif et ludique, du contenant au contenu jusqu’au geste de dégustation. Les deux créatrices ont réalisé leur expérience à une douzaine de reprise l’été dernier à Pressoria mais aussi dans un cadre privé pour 120 convives satisfaits. Elles proposent aujourd’hui de décliner cette offre clé en main à domicile mais aussi à une clientèle de cavistes par exemple. Une offre axée sur le champagne aujourd’hui, mais qui pourra être adaptée à d’autres produits du terroir, soulignent les deux diplômées de l’école de design de Reims qui peuvent également s’adapter aux demandes de Maisons de champagne. « Notre idée c’est aussi d’avoir un chef intégré à notre équipe », précisent Bérengère et Chloé qui sont en recherche à la fois d’une meilleure visibilité sur les salons, d’une personne dédiée au développement de réseau et au démarchage, ainsi que des besoins matériels nécessaires à la progression de leur expérience.