Le drone, un marché sans limite

Prévenir des départs de feu, lutter contre la pyrale du maïs ou assurer de la surveillance en matière de sécurité civile. Aujourd’hui les applications pour lesquelles l’utilisation de drones est non seulement utile mais aussi révolutionnaire sont légion. à un détail près : il semblerait que la réglementation ne suive pas l’évolution technologique ni la demande croissante des utilisateurs potentiels de ces nouveautés. Car le marché du drone est en pleine expansion, avec un taux de croissance estimé à 27% par an sur les dix prochaines années. Mais un marché également ultra-dominé par les groupes chinois.

L’entreprise rémoise Artech’Drone, spécialisée comme son nom l’indique dans la R&D et les prestations de service par drone, a donc choisi de mettre en place un partenariat avec une société partenaire, basée en Roumanie. « Nous pouvons faire très vite et nous l’avons déjà démontré, à un prix raisonnable avec toutes les capacités technologiques pour répondre à vos besoins », explique Radu Berceanu, ingénieur et ancien ministre de l’agriculture roumain, qui souligne qu’un projet de drone peut-être développé très rapidement. « Entre 9 mois et un an, on est en capacité de faire voler votre projet. C’est possible, nous l’avons déjà fait ».

Des applications multiples

Exemple concret d’application, l’entreprise rémoise travaille activement avec Bioline, qui est la branche Agri du groupe InVivo, un des premiers groupes agricoles européens, pour participer à la lutte contre la pyrale du maïs, une sorte de papillon ravageur extrêmement nuisible pour la culture du maïs. Pour lutter biologiquement contre sa prolifération, Bioline répand des œufs de trichogrammes, qui sont des microguêpes pouvant parasiter les œufs de la pyrale. Utilisée dans les champs de maïs à hauteur de 25 boîtes de 250 000 œufs de trichogrammes par hectare, cette technique nécessite un travail relativement long pour un agriculteur à pied tandis que le largage par drone permet de traiter 10 hectares en 7 minutes seulement. Une technique qui permet aussi de survoler les champs à n’importe quel moment.

« Les drones permettent d’améliorer la détection des départs de feux, la reconnaissance du terrain, par exemple », note aussi le Colonel Laurent Nicolay, Directeur départemental adjoint du Service Départemental d’Incendie et de Secours (SDIS). Du côté de l’Armée et de la Gendarmerie, ces machines peuvent être utilisées pour aller là où l’humain ne peut accéder ou effectuer de la surveillance aérienne pour des sites sensibles. En matière de sécurité privée aussi le drone est utile. « Il est un outil complémentaire pour les agents de sécurité notamment pour les levées de doute », précise Clément Vuibert, Directeur Innovation Sécurité/Sûreté pour le Groupe Mondial Protection. Pour toutes ces applications et de nombreuses autres, le frein reste la réglementation, regrette Arnaud Gilotin, dirigeant d’Artech’Drone.

« Le drone est économique, écologique, de plus en plus autonome, ses performances sont quasiment sans limite. Tout va maintenant dépendre de ce que l’on va nous laisser faire », souligne le dirigeant qui a convié une cinquantaine de décideurs régionaux à découvrir ses innovations sur son site de Terrasolis (ancienne BA112 de Reims). Le fonctionnement de l’entreprise se veut relativement simple puisque les équipes s’adaptent à la demande de leurs clients, afin de leur proposer des solutions adaptées. Si la solution existe déjà dans le catalogue, celle-ci est proposée au client, sinon les équipes de recherche et développement développent directement la solution.

Aux côtés du Président de Région Franck Leroy et du député de la Marne Xavier Albertini, Henri Prévost, le Préfet de la Marne, a assuré le dirigeant de son soutien, au nom de l’Etat, à la fois pour financer les initiatives innovantes et mais aussi pour accompagner les évolutions réglementaires sous le regard du législateur. Un message reçu cinq sur cinq par les équipes d’Artech’Drone.