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Le département de l’Aisne continue de se dépeupler

Population. Le recensement de la population, à date du 1er janvier 2022, vient d’être rendu public par l’INSEE (Institut national de la statistique et des études économiques).

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(Crédits : Shutterstock)

Le dernier recensement montre que la population des Hauts-de-France a très peu varié depuis 6 ans, le solde naturel faiblement positif étant un petit peu dépassé par un solde migratoire légèrement négatif. Elle est l’unique région de métropole à enregistrer un nombre de départs supérieur à celui des arrivées. En 2022, elle comptait 5 998 920 habitants et subissait une déperdition moyenne de 1 330 habitants par an depuis 2016. La Bourgogne Franche-Comté est la seule autre région métropolitaine à perdre des habitants. À noter que dans les Hauts-de-France le solde naturel, qui était relativement élevé, a diminué de moitié. De 2011 à 2016, il s’établissait à +0,4 % en moyenne annuelle et il est tombé à +0,2 % pour la période 2016-2022, ce qui est conforme à la moyenne nationale.

L’Aisne perd encore des habitants

Dans la région, l’Aisne est en queue de peloton des départements. C’est elle qui a le moins d’habitants et qui en perd le plus, en pourcentage (-0,3 %). La Somme (-0,2 %) et le Pas-de-Calais (-0,1 %) sont les autres départements des Hauts-de-France dans ce cas. A noter qu’en 6 ans, l’Aisne a perdu autant d’habitants (1 760) que le Pas-de-Calais, tout en étant 3 fois moins peuplée que lui (525 558 pour l’une et 1 460 184 pour l’autre). Même la principale zone d’activité du département, l’agglomération de Saint-Quentin, qui compte 118 331 habitants, se dépeuple. La situation du Pas-de-Calais est plus contrastée. La zone littorale nord-ouest, avec Calais et Boulogne-sur-Mer perd des habitants, tandis que le secteur sud-est, autour de Lens et d’Arras bénéficie de la proximité de Lille.

L’attractivité de l’axe nord-sud

Le Nord et l’Oise, eux, gagnent des habitants. L’attractivité du premier est centrée sur le Grand Lille, alors que le nord et le sud du territoire, vers Dunkerque et vers Maubeuge, sont déficitaire en termes de population. L’Oise, elle, est sous l’influence de l’Ile-de-France voisine. Les deux départements attirent de fait une population plus jeune et profitent d’un solde naturel positif. Les analystes de l’INSEE ont pu remarquer que « les évolutions les plus favorables s’observent essentiellement dans un axe nord-sud, allant de Lille et sa couronne périurbaine jusqu’aux territoires sous influence francilienne ». Les principales zones d’attractivité de la région se situent le long du grand axe de circulation nord-sud, entre Lille et Paris. Il passe à proximité de Lens et d’Arras (Pas-de-Calais), puis de Compiègne (Oise), tandis qu’Amiens (Somme) et Beauvais (Oise) tirent profit d’une branche de cet axe. Les facilités de transport, tant routières que ferroviaires, jouent d’évidence un rôle clé. Laissées en marge, la zone littorale à l’ouest et l’Aisne à l’est semblent en pâtir.