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Le CS Sedan Ardennes chute au niveau régional

Football. Le coup est très rude pour le CSSA qui a connu le pire scénario en étant exclu de tous les championnats nationaux. Le club ardennais n’était jamais tombé aussi bas dans sa longue et glorieuse histoire.

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Photo du CSSA
Le CSSA a 15 jours pour déposer un recours auprès du Comité national olympique sportif français afin d’être repêché en N2. (Crédit : PR)

Les décisions prises mardi dernier par la commission d’appel de la Direction Nationale de Contrôle et de Gestion (DNCG) ont acté la relégation du club ardennais en sixième division. Un véritable choc car cette sanction est beaucoup plus lourde que celle infligée au CSSA en première instance lorsque la DNCG avait acté, le 6 juin, la rétrogradation administrative en N2.

En grandes difficultés financières, le club ardennais n’est pas parvenu à présenter un plan B suffisamment crédible pour inverser la tendance initiale et changer la donne.

Un manque général d’intérêt

À l’heure de vérité, le gendarme financier du football français n’a pas été convaincu par les ajustements effectués par le président Marc Dubois, lequel n’a pas apporté les garanties nécessaires au maintien en National. Un fiasco qui montre dans quelle situation se trouvait le club, avec une perte de 3 millions d’euros sur un budget de 4,6 millions au terme du dernier exercice.

En dépit de l’implication d’Ardenne Métropole et de la Ville de Sedan (100 000€ pour chacune), du Conseil Départemental (50 000 €), des supporters (3 800 €) et des efforts du maire de Sedan, Didier Herbillon pour fédérer des sponsors locaux, aucune solution de sauvetage n’a pu être trouvée. « La commission d’appel a tiré les conséquences d’un défaut d’intérêt pour le club. Je n’ai jamais eu le moindre appel de dirigeants d’entreprises ardennais. Et alors que nous avions ciblé une cinquantaine de possibles investisseurs extérieurs avec mon conseil d’experts, nous n’avons eu aucune réponse positive. C’est consternant d’en arriver là mais ça ne pouvait pas continuer avec un actionnaire unique assurant plus de 85% du budget du club. Je continue d’espérer que des sponsors puissent encore se dévoiler pour espérer une place en N2 », regrette Marc Dubois qui a investi 14 millions en fonds propres en dix ans de présidence.

Force est de constater que le CSSA n’a pas bénéficié de l’élan solidaire escompté pour passer avec succès cette seconde audition. Le sursis d’un mois accordé par la DNCG ne lui a pas permis d’éponger un trou de 900 000 €.

Le départ la semaine précédente du directeur sportif et bras droit du président, Julien Fernandez, à Fréjus était déjà un signe annonciateur de ce scénario catastrophe, comme les départs officiels de plusieurs joueurs. Encore en Ligue 1 en 2007 et en L2 en 2013, le club vert et rouge effectue donc une grosse marche arrière dont il va devoir vite se relever d’autant qu’un dépôt de bilan n’est pas à écarter. Au grand désarroi du maire de Sedan qui a parlé d’« un immense gâchis, d’un drame pour la ville », estimant qu’un « club comme le CSSA et ses 450 licenciés ne peut pas mourir ».

La sanction prononcée en appel n’étant pas irrévocable, l’édile a rappelé que le CSSA avait 15 jours pour déposer un recours auprès du Comité national olympique sportif français afin d’être repêché en N2.

Sedan va probablement devoir repartir là où évoluait son équipe réserve. Et se frotter désormais à des clubs de Champagne-Ardenne et du Grand Est. L’entraineur Olivier Saragaglia, ne s’attendait pas à une telle issue : « À moins d’un miracle, le club va vers un dépôt de bilan. Je suis très triste car cela va prendre beaucoup de temps pour se relever. Il y a maintenant beaucoup de chemin pour retrouver le statut pro ».