La start-up Ellipse Bikes recycle les vélos Angell
Mobilités. La start-up troyenne propose une alternative aux propriétaires de vélos Angell rappelés pour malfaçons après la liquidation judiciaire de cette société.

Un mois après l’annonce faite par Ellipse Bikes de récupérer les vélos de la société Angell qui annonçait son placement en liquidation judiciaire, la start-up troyenne organise les collectes. Elle propose aux propriétaires d’un vélo Angell de le ramener avec, en échange, un bon de 500 € sur l’achat d’un vélo électrique Ellipse Bikes. Une communication notamment relayée par son site internet, mais surtout soutenue par une filière qui se construit. « Nous sommes en phase de test grandeur nature », explique Florian Prieur, l’un des associés fondateurs d’Ellipse Bikes. « Nous avons récupéré aujourd’hui une trentaine de vélos ». L’idée étant de valoriser et de recycler les pièces détachées ou de les stocker, voire, pourquoi pas, de reconditionner des vélos de seconde main.
Angell est arrivé sur le marché en 2019 avec un vélo électrique connecté au design qui se voulait révolutionnaire et au cadre fabriqué en France. Mais, un défaut de fabrication a mis fin à l’histoire début 2025. La start-up, adossée à ses partenaires, SEB et Kickmaker, n’est pas en mesure d’isoler les 5 000 clients dont les vélos sont potentiellement défectueux. Un remplacement des vélos ou un remboursement des clients s’avèrerait trop coûteux pour la start-up. « Dès le début, nous avons contacté Angell qui ne s’est pas opposé à cette initiative. Mais qui, pour autant, n’en fera pas le relai auprès de ses clients. Nous avons lancé notre appel pour éviter que ces vélos se retrouvent dans la nature. Plusieurs acteurs se sont manifestés et notamment des industriels comme F2J dans le Nord, Cycle Service Loire (ex-Cycles Mercier), Volt’R pour les batteries et Jungle Bike pour la collecte ». La filière s’organise donc et les premiers cycles sont acheminés vers Cycle Service Loire pour tester les possibilités de recyclage.
7 000 vélos concernés
Aux 5 000 vélos rappelés, s’ajoutent les 2 000 non concernés par les défauts, mais qui deviendront obsolètes si Angell coupe les serveurs. La performance de ces vélos repose sur la connectivité. Ainsi, tous les composants propres à la marque Angell qui peuvent être récupérés par Ellipse Bikes serviront pour le SAV des vélos qui seraient encore en circulation. « Nous devons regarder comment les vélos sont faits pour voir les compatibilités possibles entre les modèles de première génération et les autres. Nous avons aussi le sujet des batteries. Elles sont dirigées vers la société Volt’R qui peut récupérer les composants et définir de ce qu’elle peut faire des batteries. Concrètement, maintenant, il faut mettre les mains dans le cambouis pour analyser de quoi sont faits ces vélos et commencer à définir des process pour valider un certain modèle économique. Il faut que les acteurs qui désassemblent, rentrent au minimum dans leurs coûts ».
Pour Ellipse Bikes, il s’agit aussi de préserver le marché du Made in France dans un secteur hyper concurrentiel. « Avec le rappel des vélos, nous voulons permettre aux clients d’avoir une filière pour recycler leur vélo devenu inutilisable et éviter que les gens qui adhèrent à ce type de projet et d’innovation perdent confiance », poursuit Florian Prieur.
Le bon d’achat de 500 € offert par Ellipse Bikes aux propriétaires des vélos rappelés en a déjà séduit quelques-uns qui se sont tournés vers la startup troyenne. Ellipse Bikes fabrique et commercialise des modèles de 2 400 à 3 000 € selon le niveau d’options choisi. La start-up équipe aussi les entreprises avec des modèles en location et les collectivités comme dernièrement Troyes Champagne Métropole. « L’idéal serait qu’après cette histoire, il en reste quelque chose qui aura permis à certains acteurs de faire connaissance et de s’activer ensemble pour permettre à la filière d’avoir un outil de la collecte à la revalorisation ».