La SAS Somsato à l’heure du rebond
Industrie. L’entreprise bognysienne Somsato a su résister à la crise sanitaire avant de repartir de l’avant en procédant à de nouveaux investissements.
L’entreprise Somsato implantée à Bogny-sur-Meuse a reçu la visite de Thomas Buffard, sous-préfet à la Relance, et de Noël Quipour, directeur régional adjoint de la DIRECCTE. La PME ardennaise a, en effet, bénéficié dans le cadre du fonds « Industrie du futur » d’une aide de 45 201 euros pour l’acquisition d’une nouveau centre d’usinage à commande numérique. Présentant sa « petite entreprise familiale », François Drumel, le président directeur, a retracé l’historique de cette entreprise, créée en 1945 « à la force du marteau et du burin », par son grand-père Marcel sous le nom de Drumel.
Par la suite, Claude et Pierre Drumel, l’oncle et le père de l’actuel dirigeant, ont pris le relais du fondateur. À partir de 1969, ils développent considérablement l’entreprise dans le domaine de l’usinage de précision et de moyennes séries.
En 1971 et 1972, la société éclate en trois unités de production. D’abord, Drumel qui emploie jusqu’à une cinquantaine de salariés avant d’être liquidée en 2018 et reprise par le groupe Somborn Lang Ferry, mais aussi la Société d’Outillage Mécanique (SOM) ainsi que la Société Ardennaise de Techniques d’Outillage (SATO). La SOM dont l’activité principale était la mécanique générale et la réalisation d’outillages. La SATO, pour sa part, travaillait le traitement thermique, le sciage à façon et la vente d’aciers.
Fusion en 2014
En 2014, sous l’impulsion de ses dirigeants, François et Jean-Pierre Drumel, les deux sociétés complémentaires fusionnent dans une même entité, baptisée Somsato, pour garder une certaine visibilité auprès de leurs clients respectifs. « Grâce aux compétences de l’une et de l’autre, nous étions ainsi en mesure de proposer des prestations complètes », se remémore François Drumel.
Aujourd’hui, la TPE de Braux emploie onze salariés, réalise un chiffre d’affaires de deux millions d’euros hors Covid en œuvrant principalement pour les forgerons, fondeurs et boulonniers ardennais et tous les autres acteurs de la métallurgie. Ayant su traverser des moments difficiles comme ce fut encore le cas lors de la crise sanitaire Somsato est parvenue à garder le cap. « En tant que sous-traitant, nous avons été directement impactés par les faiblesses de nos donneurs d’ordre. Nous avons donc pris de plein fouet ce séisme sans précédent qui a notamment touché nos clients liés à l’aéronautique et à l’automobile. 2020 restera à cet égard une année noire avec une baisse de 20% de notre chiffre d’affaires par rapport à 2019 », résume François Drumel.
De l’usinage traditionnel à la commande numérique
Ayant alors eu recours au chômage partiel, au prêt garanti de l’Etat et grâce aux mesures d’aides à l’investissement et à la relance, Somsato a tenu bon. Au point d’acquérir et d’intégrer en avril, un nouveau centre d’usinage 4 axes vertical de marque Leadwell ainsi qu’un logiciel de conception et fabrication assisté par ordinateur Missler, permettant la réalisation d’usinages complexes. Un investissement de 125 441 euros qui a donné droit à une subvention d’Etat de 45 021 euros.
« Nous assurons ainsi la transition de l’usinage traditionnel à celui de la commande numérique. Cet effort doit nous permettre d’être plus performant et compétitif, nous ouvrir de nouvelles perspectives de développement et prendre de nouveaux marchés ». Somsato va aussi embaucher en CDI deux nouvelles recrues : un technicien CFAO et une secrétaire-comptable. Depuis le début de l’année, l’entreprise entrevoit en tout cas la lumière au bout du tunnel. Son carnet de commandes se remplit. L’entreprise est prête à reprendre une activité soutenue et redevenir un acteur industriel de premier ordre.
Le dirigeant et son bras droit, Laurent Lefevre, ne veulent d’ailleurs pas s’arrêter là. En juin prochain, l’entreprise de la Vallée de la Meuse prévoit l’arrivée d’un nouveau four à trempe afin de booster son activité traitement thermique. « C’est la preuve que nous allons de nouveau de l’avant », insiste un François Drumel ragaillardi.