La réhabilitation de la Macérienne se dessine
Aménagement. Lauréat de l’appel à projets pour la réhabilitation de la friche industrielle La Macérienne, l’agence d’architecture nordiste Atelier 9.81 qui sera le maître d’œuvre avec l’aide de douze autres structures a dévoilé le projet visant à transformer le site en un « lieu de développement économique, touristique et culturel ».
« Un éco-lieu authentique et convivial qui, avec l’appui de sa locomotive, le Cabaret Vert, épaulé par l’association Trapèze, permettra au public de se rencontrer, se divertir, se restaurer, se désaltérer et se loger tout en étant aussi un endroit où des activités et donc des emplois seront créés ». C’est ainsi que l’atelier 9.81 a présenté la maquette de la future Macérienne. Soit le parfait exemple de la volonté d’Ardenne Métropole, financeur à 100 %, du Cabaret vert, de l’association Trapèze, futur gestionnaire du lieu, de reconquérir ce site pour en faire un pôle d’attractivité bénéficiant à l’ensemble du département. « Notre ambition est de créer un troisième centre d’attrait touristique de même ampleur que le château de Sedan ou la place Ducale tout en confortant Charleville-Mézières comme une place forte de l’Ardenne transfrontalière où il fait bon vivre et séjourner », fait savoir Boris Ravignon. Le projet mené par la communauté d’agglomération consiste à réinvestir cette friche, partiellement inscrite aux Monuments historiques, en créant sur place des facteurs d’attraction multiples.
22 Millions d’euros d’investissements
L’ensemble du programme comprend un hôtel d’une capacité de 200 lits, un « food court » au sein de l’espace Protin ainsi qu’un atelier filière bois dans la halle Eiffel. Mais aussi un tiers-lieu destiné à être investi par de nombreux opérateurs, une brasserie et son laboratoire de production, un siège social pour le Cabaret Vert, deux espaces dédiés au vélo (magasin et atelier). Et encore un grand atelier, pièce maîtresse de ce puzzle, abritant une école de musiques actuelles, un salon de thé, une chocolaterie, un bar, un magasin de seconde main ainsi que des bureaux partagés. Sur la friche, une extension s’inscrivant sur une ex-fonderie transformera ce lieu en espace de diffusion culturelle polyvalent. Enfin, une terrasse en bois perchée au point le plus haut du site, les anciens ateliers mécaniques, sera surélevé et éclairé le soir. Le nouveau volume jouera ainsi le rôle de signal depuis le cœur historique de la ville et ses remparts. C’est là que sera érigé un restaurant bistronomique.
Le budget pour cette vaste réhabilitation s’élève à 22 millions d’euros qui s’ajoutent aux 3 millions d’euros consacrés depuis 2017 à la dépollution. L’Europe, l’État, la Région et le Département devraient contribuer à hauteur de 50 %. Le chantier débutera en décembre 2025 pour s’achever probablement en 2029.
« Une fois cette étape franchie, il est prévu que la Macérienne s’autofinance », précise le président d’Ardenne Métropole. Aux yeux de Cédric Michel, cogérant de l’atelier 9.81, « le dispositif proposé est conçu pour qu’une vie s’installe à cet endroit. Il vise à permettre la rencontre entre le patrimoine en place et les usages de demain en conservant et valorisant cet ensemble par la remise en état des éléments caractéristiques des façades, de la structure et des espaces intérieurs afin de conserver l’ambiance des lieux tout en créant une cohérence esthétique ». Un soin particulier sera aussi apporté à réduire au maximum la consommation d’énergie et limiter le facteur acoustique. Le projet veut être précurseur sur son adaptation aux enjeux climatiques et environnementaux. Ces ambitions, portées par le Label BBC Éffinergie rénovation, préserveront ce lieu chargé d’histoire tout en le propulsant vers un avenir durable.