La politique monétaire, acteur majeur de la baisse de l’inflation
Finances. « La bataille contre l’inflation est gagnée. » Pour sa dernière conférence rémoise et un départ annoncé début 2025, avec pour invitées, les Finances Publiques du département de la Marne, Louis Retornaz, Directeur pour la Marne, a retracé l’action de la Banque de France au service du pouvoir d’achat.
En introduction de la conférence de la Banque de France, « L’accompagnement fiscal des entreprises », Louis Retornaz, Directeur départemental pour la Marne, a précisé les données du contexte économique en abordant les grandes lignes de la dernière note de conjoncture de la Banque de France.
Sur le thème de la stabilité des prix, objectif principal de la Banque de France, la note révèle une faible inflation (2% en moyenne) durant les vingt premières années de l’euro, mis en service en 1999. Puis, une flambée en 2021 et 2022, jamais connue depuis plus de 35 ans. De 1,3% en 2019, l’inflation passe à 5,9% en France. Elle atteint 8,7% en moyenne mondiale. Cette forte montée post Covid de l’inflation est accentuée par la guerre en Ukraine.
La bataille contre l’inflation gagnée
Au nom de la Banque de France, Louis Retornaz a fièrement indiqué en ce mois de novembre 2024 : « La bataille contre l’inflation est gagnée. » Au deuxième trimestre 2024, le recul de l’inflation se confirme et serait vraisemblablement amplifié en 2025 par la baisse du prix de l’électricité. Elle passerait sous les 2% en 2026. La prospective en la matière est spectaculaire : de +5,9% en 2022 et +1,5% en 2024. L’analyse de la Banque de France met en avant la politique monétaire comme réponse à l’inflation : « L’Europe a traversé la pandémie puis le fort relèvement des taux sans connaître cette fois ni la crise financière, ni la crise bancaire qui a menacé les Etats-Unis et la Suisse en mars 2023. C’est l’effet des régulations et supervisions nettement renforcées depuis dix ans ».
Une croissance mesurée qui dépasserait 1%
Et maintenant quelles perspectives ? Le Directeur Départemental Marne de la Banque de France évoque la croissance de la France et ses projections, en passant de -7,9% en 2020 à des prévisions de +1,1% en 2024, +1,2% en 2025 et +1,5% en 2025. Au passage des croissances quasiment trois fois moins élevées que celles projetées à l’échelon mondial. La Banque de France relève une activité plutôt morose en zone européenne, une inflation en-dessous des prévisions et une crise en Mer Rouge provoquant des hausses de délais des livraisons de marchandises.
Les achats en baisse dans les hypermachés
Du côté de la consommation nationale, la Banque de France enregistre des aléas importants selon les modes de distribution : baisse des achats en hypermarchés, hausse dans les supermarchés, les grands magasins et, avec une moindre ampleur, dans le petit commerce. Les hausses par produits concernent surtout les cycles et motocycles, les meubles, le matériel de sport, la presse et papèterie et l’électronique grand public. Les baisses sont sensibles dans le bricolage, la parfumerie et l’hygiène, la pharmacie et les jeux et jouets.
Autres indicateurs évoqués : des salaires réels qui augmentent plus que les prix depuis le début 2024, un chômage légèrement en hausse (7,5%), des taux de crédits à l’habitat en baisse et donc une progression des crédits produits depuis septembre 2024. Les dépôts de dossiers de surendettement des ménages progressent entre 2022 et 2024 : +18% dans le Grand Est et +22% dans la Marne. L’endettement privé reste nettement plus élevé en France qu’ailleurs en Europe. La dette publique en France représente 110% du Produit Intérieur Brut, contre moins de 90% en Europe.
L’accompagnement fiscal des PME
Porté par les acteurs marnais des Finances Publiques, Bruno Soulié, Directeur départemental, Audrey Gauche, Inspectrice principale et Pierre Mastain, Référent accompagnement fiscal des petites et moyennes entreprises, le sujet en deuxième partie de cette conférence a abordé le rôle du SAFPME, le Service d’Accompagnement Fiscal des PME, les dispositifs fiscaux en faveur des entreprises innovantes, le crédit impôt recherche, le crédit impôt innovation, et le crédit impôt investissement industrie verte.
Le SAFPME issu de la loi ESSOC, pour une amélioration des relations entre l’Etat et les usagers, contient, entre autres sujets, le droit à l’erreur. Ce service fonctionne dans la Marne depuis mai 2023, s’il s’intéresse aux entreprises du territoire national, il accompagne également les projets d’investissements étrangers en France.
Parallèlement, les intervenants ont fait le point sur le SAPME, le Service d’Accompagnement des PME et TPE, entreprises de moins de 250 salariés réalisant un chiffre d’affaires inférieur à 50 M€ ou un total du bilan inférieur à 43 M€, avec une offre adaptée en matière d’impôts ou d’expertise fiscale personnalisée et gratuite, avec un accompagnement ponctuel ou renouvelé. Ils ont également abordé un ensemble de problématiques comme, par exemple, l’analyse du droit fiscal applicable aux projets économiques de l’entreprise. Au final, ils ont éclairé l’assistance sur les avantages fiscaux apportés aux jeunes entreprises innovantes, sur le crédit d’impôts recherche, le crédit d’impôt innovation et le crédit d’impôt investissement industrie verte, ce dernier concernant les projets des filières batteries, éolien, solaire et pompes à chaleur.