Entreprises

La nouvelle chaufferie verte de Tereos sort de terre

Décarbonation. Le chantier d’Origny-Sainte-Benoîte (Aisne), a été inauguré au début du mois par Olivier Leducq, directeur général de Tereos, et Yves Rannou, vice-président de Suez, constructeur et opérateur de la nouvelle installation.

Lecture 3 min
Photo de la chaufferie d'Origny-Sainte-Benoîte
(Crédit : Michel Blossier)

Près de 100 millions d’euros vont être investis dans la future chaufferie d’Origny-Sainte-Benoîte, premier site industriel du groupe sucrier Tereos (voir photo). Ce dernier avait annoncé au printemps un plan de 800 millions d’euros destiné moderniser 16 de ses principaux sites en Europe. Le but est de décarboner le plus possible l’énergie utilisée dans les sucreries.

Le chantier d’Origny-Sainte-Benoîte, entre Saint-Quentin et Guise, a été inauguré au début du mois par Olivier Leducq, directeur général de Tereos, et Yves Rannou, vice-président de Suez, constructeur et opérateur de la nouvelle installation. Celle-ci devrait permettre de « réduire de 40 % la consommation de gaz, puis une sortie progressive de l’énergie fossile », selon Olivier Leducq. Nommé DG voici un an, il est notamment chargé de mener à bien « la décarbonation (de Tereos), avec pour objectif la réduction de 65 % des émissions de CO2 d’ici 2032 et zéro émission nette en 2050. »

Jusqu’à présent, le gaz sert à produire de la vapeur pour actionner des turbines, qui fournissent l’électricité à la chaufferie actuelle. Dans la nouvelle, il sera remplacé progressivement par des combustibles solides de récupération (CSR). Le groupe Suez valorisera ainsi une partie des déchets non dangereux et non recyclés collectés dans les Hauts-de-France. Ils seront préparés dans deux centres régionaux, situés l’un à Flavigny-le-Grand-et-Beaurain dans l’Aisne, et l’autre dans le Pas-de-Calais. À terme, on estime à 140 000 tonnes la masse des déchets qui seront consumés chaque année à la sucrerie d’Origny-Sainte-Benoîte, au lieu d’être enfouis.

Des économies substantielles

La construction de la nouvelle chaufferie devrait prendre au moins deux ans et s’achever en 2026. Dès 2027, ses besoins en gaz diminueront fortement. Ce qui permettra à Tereos de réduire, outre ses émissions carbonées, le coût de sa production de sucre de betteraves, étant donné le prix atteint par les énergies fossiles. D’autres améliorations importantes vont être apportées à l’établissement d’Origny-Sainte-Benoîte d’ici la fin de la décennie, comme la récupération des vapeurs basse pression ou la mise en place d’une colonne de distillation performante.

L’ensemble de ces travaux va nécessiter la création de 150 postes de travail. La mise en service de la chaufferie se traduira, quant à elle, par l’embauche d’une cinquantaine de personnes, sur place et dans les sites de préparations des CSR. Pour cet investissement, Tereos a reçu le concours de l’ADEME (Agence de la transition écologique), à hauteur de 36,4 millions d’euros.