Entreprises

La « Métha-Garoterie » chauffera désormais 4 000 foyers

Énergie. Porté par Arcavi et Valodea, en partenariat avec des agriculteurs locaux, ce projet de méthanisation inauguré à Chalandry-Elaire a nécessité un investissement de neuf millions d’euros.

Lecture 5 min
Photo de la « Métha-Garoterie »
Outre l’aide apportée aux agriculteurs locaux, , cette unité de méthanisation est aussi un outil au service des collectivités locales ardennaises en leur apportant une solution de traitement des biodéchets. (Crédit : ©GROUPE ELCIMAÏ)

Mis en place en juillet, cet équipement a pour objectif de valoriser plusieurs flux de lisiers, fumiers et de déchets verts issus d’un secteur géographique proche de 30 km, ainsi que des biodéchets provenant de différents endroits du département afin de produire du biométhane. Alors que les digestats obtenus, riches en éléments nutritifs, sont utilisés de manière durable par des agriculteurs pour être épandus dans leurs champs afin d’améliorer la qualité des sols et favoriser la croissance des cultures locales, le biogaz purifié aussi issu de la Métha-Garoterie est injecté dans le réseau GRDF et donc accessible aux habitants des environs. Il s’agit là d’une source d’énergie propre produite localement au service de la communauté.

Neuf millions d’euros d’investissements

Tout a débuté en 2013, lorsque trois agriculteurs et Arcavi ont réfléchi à un projet commun, visant à revaloriser les déchets organiques mixtes et à créer de la ressource utilisable localement. « Le 21 janvier 2014, nous avions fondé une association regroupant 18 agriculteurs et le Lycée Agricole de Saint Laurent. Après deux ans de concertation avec les agriculteurs, ARCAVI et les premiers actionnaires, ENERCOOP (maintenant ENERGIC), l’association des agriculteurs, Gène diffusion et France Biogaz, la SAS Métha-Garoterie a été créée le 22 juin 2016. Celle-ci s’est alors dotée d’un maître d’œuvre, ELCIMAI (ex Girus) en 2017 », rappelle dans son discours de présentation Marc Wathy, Pdg d’Arcavi (64 salariés) qui a géré ce projet de A à Z sous la conduite d’Anne-Lise Talbi, responsable Développement Durable.

En 2018 s’engage donc un long processus destiné à répondre aux exigences de rentabilité et de garanties imposées par les banques. Et le 24 juin 2019, la Métha-Garoterie change de président et de statuts pour passer à un projet industriel. Autre étape importante : l’entrée dans cette alliance de Valodea et, par son entremise, des collectivités locales. Grâce à l’augmentation du capital d’Arcavi et à l’arrivée de Valodea dans l’actionnariat en 2020, le projet était viable. Les deux actionnaires principaux, à hauteur de 47 % du capital chacun, sont devenus les garants du financement du projet. Le chantier de construction de l’unité de méthanisation qui a nécessité un investissement de 9 millions d’euros pouvait démarrer en août 2021. Avec 12 PME et 16 sous-traitants.

Un outil au service des agriculteurs, des usagers et des collectivités

« Aujourd’hui, notre infrastructure dispose des outils nécessaires au traitement des biodéchets : déconditionnement, hygiènisation, digesteur. Elle est dimensionnée à hauteur de 30 000 tonnes de déchets par an dont 12 000 tonnes de biodéchet et injecte dans le réseau GRDF. En moyenne 120 Nm3/h de biométhane est distribué sur le réseau de Chalandry-Elaire, correspondant à une consommation de gaz hors-chauffage d’environ 4 000 foyers. L’installation répond aux objectifs fixés par l’Etat : réduire l’impact climatique agriculture/énergie, augmenter à 33 % la part des énergies renouvelables à l’horizon 2030, dont 10 % de biométhane dans les réseaux et répondre à l’obligation de tri et de valorisation des biodéchets au 1er janvier 2024. Tout en développant la fertilisation écologique des sols », explique Marc Wathy.

L’ADEME (1 488 000 euros) et le FEDER (300 000 €) ont contribué au projet tout comme les actionnaires de la SAS Métha Garoterie, le Crédit Agricole Régional du Nord Est, sa filiale UNIFERGIE et AUXIFIP, qui ont financé à hauteur de 63 %. Parallèlement à cette opération, Aracavi a financé entre juin et décembre 2023, un test pour offrir une solution de tri robotisé des biodéchets aux collectivités, sans ajouter une collecte supplémentaire.