La Marne, territoire dynamique de France 2030
Innovation. À l’occasion des deux ans de France 2030, le Secrétaire général pour l’investissement, Bruno Bonnell est venu rencontrer quelques-unes des 35 entreprises marnaises lauréates du programme.
Depuis deux ans et la mise en place du programme France 2030, Bruno Bonnell sillonne le pays. Département par département, le Secrétaire général pour l’investissement rend visite aux entreprises accompagnées dans le cadre du programme qui prévoit 54 milliards d’investissement au niveau national. Dans la Marne, l’agenda était chargé pour le pilote de France 2030 en ce vendredi 8 décembre.
Après la visite de l’entreprise rémoise Latitude, il s’est rendu sur le site de l’ancienne BA 112 pour découvrir Terrasolis puis le studio Terralab Solutions. Le début d’après-midi a ensuite été consacré à la bioéconomie, chez Cristanol à Bazancourt puis au Centre Européen de Biotechnologies et de Bioéconomie (CEBB) de Pomacle, avant de conclure la journée par un détour du côté de Suippes, chez Lebronze Alloys.
Au cours de sa journée marathon, Bruno Bonnell a donc alterné les visites chez des lauréats France 2030 (comme Latitude ou Terralab pour « la Grande Fabrique de l’image ») mais aussi dans des entreprises potentiellement candidates ou déjà accompagnées par France Relance (Lebronze Alloys).
« France 2030 a deux ans, souligne le Secrétaire général pour l’investissement. Je tenais à venir voir un territoire symbolique de la diversité de nos actions. Dans la Marne, on a à la fois du spatial, du biocontrôle, de la médecine, de la robotique… des éléments de la nouvelle technologie qui illustrent bien ce qu’on a voulu faire : donner des moyens à des entrepreneurs, des centres de recherche ou des centres universitaires, en complément des capitaux privés, pour qu’on retrouve toute notre place en innovation en France ».
35 projets marnais
Troisième département le plus dynamique de la Région Grand Est, la Marne a déjà fait l’objet d’aides à hauteur de 68 millions d’euros pour 35 projets (sur les 242 que compte le Grand Est). Des moyens essentiellement sous forme de subventions qui viennent s’associer en capitaux propres. « Ces aides de France 2030 ont l’avantage de dérisquer l’investissement privé en baissant le niveau de moyens nécessaires pour atteindre certains niveaux technologiques ».
Latitude, par qui Bruno Bonnell a débuté sa visite, est d’ailleurs un exemple mis en avant par ce dernier pour illustrer son propos : « C’est très complexe et consommateur de Capex [1] parce qu’ils inventent tout : un moteur, des structures, une fusée en entier… et donc si la marche est très haute, il y a beaucoup de résistance à mettre du capital privé derrière. Donc on met des subventions, des avances remboursable et dans de très rares cas des fonds propres ».
Innovation, décarbonation, réindustrialisation…France 2030 veut en effet accompagner la transition des acteurs engagés dans ces filières stratégiques, répondant « de manière compétitive » aux enjeux écologiques et d’attractivité, comme le souligne Bruno Bonnell : « On sort d’une période de 40 ans de désindustrialisation mais on entre dans une période que j’appelle les 30 vertueuses, où la décarbonation de notre quotidien ouvre des tonnes d’opportunités à des entrepreneurs. Avec France 2030, nous sommes en train de redonner confiance au pays en matière d’innovation. Nous avons aujourd’hui 3 500 projets qui sont soutenus et plus de 4 000 bénéficiaires, car certains projets sont en consortium. Et 60% de ces projets sont situés hors Ile-de-France, ce qui signifie qu’il y a une vraie dynamique dans tout le territoire ».
27 milliards engagés
En deux ans, France 2030 a déjà engagé 27 milliards d’euros sur les 54 milliards prévus. S’il reste encore beaucoup de moyens destinés à soutenir des projets, le Secrétaire général pour l’investissement souligne que ses équipes restent vigilantes quant à l’utilisation de ces fonds. « Nous entrons dans une phase de suivi et d’exigence plus soutenue. Si certains projets n’atteignent pas les étapes qu’ils avaient promises, l’argent qui leur était destiné sera peut-être redistribué vers d’autres. Et à l’inverse il n’est pas exclu que ceux qui seront en avance puissent être accélérés ».
[1] Les CAPEX (de l’anglais Capital Expenditure), désignent les dépenses d’investissement d’une entreprise, capitalisées au bilan (usines, machines, logiciels…)