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La maison de demain s’imprime en 3D

Bâtiment. Après trois années de concertation et d’expérimentation, Plurial Novilia a lancé la construction de sa maison aux murs imprimés en 3D avec son programme Viliaprint, en collaboration avec la start-up XtreeE et l’entreprise de construction Demathieu Bard.

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Alain Nicole, Directeur Général de Plurial Novilia, Jérôme Florentin, Directeur de la maîtrise d’ouvrage, Alain Guillen, Directeur Général d’XtreeE, Catherine Vautrin, Présidente du Grand Reims, Jean-Claude Walterspieler, Président de Plurial Novilia, Nelly Plantier, architecte au sein de Coste Architectures et Damien Sionneau, Président d’Action Logement Grand Est.

Il y a une dizaine d’années, la technique de l’impression 3D révolutionnait le monde de l’industrie, avec la création de pièces de précision. Aujourd’hui, changement d’échelle avec l’impression 3D de murs en béton pour « imprimer » 5 maisons, du T3 au T5, du programme Viliaprint porté par Plurial Novilia. « C’est tout sauf un projet comme les autres, car innover au service de l’habitat social est dans l’ADN de Plurial Novilia », estime Jean-Claude Walterspieler, président de l’organisme logeur, dont le mandat s’achève avec ce projet.

Les premiers murs, imprimés grâce à la technique de la fabrication additive hors-site, par la start-up francilienne XtreeE et développés avec le cimentier Vicat, ont été posés et liaisonnés par l’entreprise locale Demathieu Bard. « Nous avons apporté une réponse technique à une demande architecturale exigeante », indique Nelly Plantier, Architecte D.P.L.G - directrice de projets au sein de l’agence Coste Architectures.

« La technique de liaisonnage hors site, couplée à l’assemblage de l’ossature bois hors site également, a permis une véritable maitrise des coûts. » Sur la parcelle, tout est prêt pour accueillir les murs imprimés : les fondations ont été réalisées, tout comme le dallage et la structure de poteaux et de poutres. Toitures végétalisées ainsi que matériaux au maximum bio-sourcés ont été utilisés afin d’anticiper les valeurs environnementales exigées par la RE 2020.

Une technologie qui résiste aux aléas climatiques

« Notre vocation est de vendre de l’air, du creux », image Alain Guillen, directeur général d’XtreeE. Car les murs imprimés ne sont pas pleins, laissant un espace pour y intégrer un matériau isolant, bio-sourcé de préférence, comme du lin ou du chanvre. Ce « vide » permet ainsi« une économie de matière de l’ordre d’environ 50% », explique Alain Guillen.

« Les murs en béton imprimés en 3D permettent aussi de réduire la notion de charges lourdes et de pénibilité pour les ouvriers du bâtiment », note Jérôme Florentin, directeur de la maitrise d’ouvrage chez Plurial. De nombreux tests ont été réalisés afin de mesurer l’isolation et l’étanchéité des matériaux.

« Nous pouvons dire qu’avec ces techniques innovantes de construction, nous transformons les villes et les territoires. Les récents évènements climatiques survenus viennent nous rappeler que nous sommes sur le bon chemin », souligne Catherine Vautrin, présidente du Grand Reims, précisant que le respect de la RE2020 doit être prise en compte dès à présent, même si les entreprises ont jusqu’au 31 décembre 2021 pour construire sur le modèle de la RE2014. Ces logements sociaux « nouvelle génération » ayant obtenu la certification ATEx (appréciation technique d’expérimentation) par le Centre scientifique et technique du bâtiment (CSTB)seront livrés fin d’année 2021.