La holding bretonne Armoric maintient EGI Klubb en vie
Industrie. Ayant fait l’objet d’une liquidation judiciaire le 20 octobre, l’entreprise EGI Klubb a été reprise dans la foulée par le puissant groupe breton Armoric Holding. Mais si 16 salariés gardent leur emploi, 31 autres seront licenciés.
En l’espace de quelques heures, le personnel du constructeur de nacelles et de bras élévateurs des Ayvelles aura vécu un sacré ascenseur émotionnel.
Après être passé tout près d’une disparition, EGI Klubb va finalement perdurer et pouvoir poursuivre son activité sous le nouveau nom de « Carnegi » grâce à un investisseur breton. Spécialisé dans le domaine de la transformation des matériaux à haute valeur ajoutée et ayant pris l’habitude d’intégrer dans son giron des entreprises en difficulté mais dotées d’un indéniable savoir-faire, Armoric Holding a déjà sauvé de nombreuses sociétés d’un sort funeste. En sera-t-il de même pour EGI qui fut longtemps le leader français des véhicules à bras élévateur pour la sécurité civile et l’industrie et aussi présent dans le domaine militaire ?
On croit en l’avenir du site
Frédéric Louis, Président de Armoric Holding (photo ci-contre), indique : « Nous avions eu vent de l’ouverture du dossier de recherche de repreneur. Je me suis donc déplacé sur le site des Ayvelles au mois d’août et j’ai été séduit par l’infrastructure industrielle, le savoir-faire et la technologie de l’entreprise, les compétences des salariés et leur attachement à la société. Mais EGI Klubb n’avait plus aucune activité. On repart donc de zéro. Nous croyons en l’avenir du site et allons nous atteler à réactiver le carnet de commandes en proposant à nos propres clients la technologie des bras élévateurs. »
500 salariés sur 12 sites industriels
L’entité bretonne dont le siège est basé aujourd’hui à Paris après avoir longtemps été installé à Trémeur (Côtes-d’Armor), s’est construite en l’espace de 16 ans sur plusieurs acquisitions réussies sur des niches de spécialités, comme « Sides » à Saint-Nazaire, « Essonne Sécurité », leader européen du transport de matières premières sensibles et de transports de fonds et fabriquant de solutions de balistique, « Scoma », fabricant de rotules de direction pour trains et camions ainsi que des organes de sécurité et qui détient aussi la plateforme de distribution de pièces détachées. Le groupe détient aussi deux PME de La Ferté Saint-Aubin, « Cermaa » (mécanique de précision) et « Henry Outillage », en plus de « Socomo-Labourier » (usinage et engrenage) à Saint-Herblain et Concept Automate (réalisation de distributeurs automatiques, ingénierie électronique) à Brignais.
« Sur le site ardennais, nous voulons réaliser des prestations de carrosserie à haute valeur ajoutée et développer le service après-vente. Par ailleurs, grâce à cette présence dans les Ardennes, Armoric Holding va pouvoir travailler un peu plus sur le marché du Benelux en installant une task-force sur le site d’EGI, prête à intervenir chez nos clients de cette zone. »
Le leader français de la carrosserie de spécialité a aussi massivement investi dans l’innovation de nouveaux produits via le développement à Trémeur des Carrosseries Guitton-Lecuyer, numéro un français de la bétaillière multiniveaux hydraulique pour le transport d’animaux vivants et des camions de transport de fonds. En renforçant encore sa toile, le groupe breton compte aujourd’hui 500 salariés au sein de 12 PME réparties aussi dans deux autres secteurs industriels : l’automobile et la tôlerie mécanique et l’ingénierie.
Un douzième maillon appelé Carnegi
EGI Klubb sera donc le douzième maillon de cet ensemble qui poursuit ainsi sa croissance externe. La PME ardennaise restera dirigée par Jean-Philippe Jacques et va, dans les prochaines semaines, s’intégrer au groupe Armoric en utilisant les mêmes méthodes d’information et de gestion. Elle oeuvrera pour plusieurs divisions : carrosserie industrielle, camions anti-incendie et l’ingénierie via les camions d’inspections vidéo.
Le groupe Armoric réalise un chiffre d’affaires global de 100 millions d’euros, en étant devenu le champion des engins blindés, des camions de pompiers et aussi des pièces mécaniques très techniques. D’ici trois ans, le repreneur d’EGI Klubb ambitionne de doubler ce CA dont 60 % sont réalisés à l’international.
À l’origine, en 2009, en ayant racheté la partie militaire des ETS Labbe de Lamballe, Armoric Holding avait démarré avec 12 collaborateurs en réalisant 2 millions d’euros de chiffre d’affaires. « Nous sommes mobilisés chaque jour pour contribuer au rayonnement de l’industrie française. Les cinq I sont notre ADN : Industrie, International, Investissement, Innovation et Initiative », assure Frédéric Louis.