La fonderie de Tréfimétaux menacée
Industrie. Après l’abandon de l’activité tubes de cuivre en 2022, le groupe KME va procéder à l’arrêt de la fonderie de Tréfimétaux qui emploie 35 personnes à Fromelennes. Un énième coup dur pour l’économie ardennaise en cette fin d’année.
Repreneur de l’usine Tréfimétaux auprès du Finlandais Cupori en 2019, le groupe KME vient d’annoncer son intention de fermer la fonderie qui reste la seule activité existante sur le site de la Pointe des Ardennes avec 35 salariés.
L’annonce a été faite aux instances syndicales par le directeur de la PME, Denis Legrand, le 16 octobre lors d’un comité social et économique extraordinaire tenu à Givet. Un CSE censé faire le point sur la situation économique de l’entreprise locale et sur un plan de réorganisation des usines européennes du groupe, dont celle de Fromelennes. Ce qui avait déjà mis en émoi les 35 salariés produisant encore des billettes ou lingots.
Cette mesure a été confirmée de façon officielle, jeudi 30 octobre, aux délégués syndicaux à l’occasion de l’ouverture de la procédure de sauvegarde, première étape officielle de ce projet de fermeture d’une unité qui avait été rescapée il y a trois ans.
Tout au long de cette journée, les parties ont discuté des modalités du dispositif, de la mise en place d’un accord collectif de méthode, de l’échéancier futur tout en désignant les différents experts et avocats appelés à suivre ce dossier.
Après avoir énuméré les paramètres économiques qui l’amènent à envisager la disparition de la fonderie, sa ligne directrice, l’employeur s’est engagé à remettre prochainement un document aux instances syndicales qui procèderont alors à des amendements destinés à limiter la casse sociale.
Pour Rachid Belkebir, le secrétaire adjoint de l’Union Locale CFDT de Givet-Vireux qui a travaillé durant 45 ans chez Tréfimétaux, « cette nouvelle restructuration opérée par KME représente une deuxième couche du démantèlement de l’entreprise, laquelle avait déjà perdu 117 emplois lors de l’arrêt de la tuberie en 2023. Après l’abandon de ce savoir-faire, KME s’attaque maintenant au dernier vestige existant sur les 50 hectares occupés par Tréfimétaux dans ce secteur géographique, à savoir la seule fonderie française de cuivre ».
Des obligations sociales et environnementales pour l’employeur
La veille de cette réunion, une délégation menée par Pierre Cordier, le député de la circonscription, et constituée de représentants de la CFDT et d’élus locaux dont Mathieu Sonnet, vice-président de la communauté de communes Ardennes Rives de Meuse en charge de l’économie, et Pascal Gillaux, le maire de Fromelennes, avait été reçue par le ministre délégué chargé de l’industrie, afin d’aborder ce sujet douloureux.
Au cours de cette rencontre, Sébastien Martin a rappelé que le groupe KME, s’il confirmait la disparition de la fonderie ardennaise, avait l’obligation en matière sociale de chercher un repreneur comme l’impose la loi Florange depuis 2014. Le ministre s’est aussi engagé à solliciter des entreprises françaises pour assurer le sauvetage de la fonderie.
Enfin, les élus locaux et représentants du personnel qui entendent explorer toutes les pistes pour empêcher le scénario funeste que KME avait déjà envisagé en 2015.
La Dreal sera aussi sollicitée pour obliger KME, avant son très probable départ, à dépolluer les cinq hectares de terrain qu’il occupe sur place dans le cadre de ses obligations environnementales. Tous ces sujets seront abordés au fil du calendrier de réunions programmées jusqu’à la mi-janvier 2026.