La foire de Sedan impactée par la fièvre catharrale ovine
Agriculture. La 88e édition de l’évènement incontournable de la rentrée économique ardennaise a malheureusement été chamboulée et plombée par la fièvre catharrale avec un élevage en souffrance...
« Cette pandémie a terni la foire agricole et notre 20e anniversaire, car l’absence de 400 ovins et 400 bovins nous a amené à supprimer huit concours qui font souvent figures de clés de voute dans notre organisation... même si nous avons mis en place un plan B qui semble satisfaire le public », livre Frédéric Leblon, président de la foire de Sedan et d’Ardennes Génétique Elevage.
Heureusement, les Ovinpiades mis en place pour les élèves des lycées agricoles de Saint-Laurent et Rethel afin de découvrir la filière, les nombreuses animations pour les enfants (passages de permis de tracteurs à pédales, cross de trottinettes électriques), la ferme pédagogique, le village des métiers et de la formation, les trois points de restauration, des jeux inter-arrondissements entre éleveurs locaux, ou encore la large part accordée aux stands de produits du terroir ainsi que la présence de 200 chevaux de trait ardennais ont été appréciés par 40 000 visiteurs comptabilisés sur trois jours ayant rejoint la zone de la Prairie.
Vanessa Poncin, gérante de la ferme de Saint-Quentin qui vend des fromages de brebis et une gamme de cosmétiques conçus à partir de lait de brebis - tout en gérant des gîtes à Stonne - témoigne de son intérêt pour ce rendez-vous. « Je fais cette foire depuis une dizaine d’années. Il ne faut pas la manquer car il y a beaucoup de passage. Ici, je suis fière d’avoir exposé la bûche de brebis qui m’a permis d’obtenir une médaille d’argent au salon international de Lyon en mai dernier ».
Débats et réunions de travail
Partenaire de l’évènement, la CCI Marne Ardennes a renforcé ses actions sur la manifestation. « C’est en droite ligne avec notre stratégie, à savoir remettre beaucoup de présence et de contenus sur l’aménagement du territoire. Nous avons donc fait intervenir de nombreux acteurs économiques lors de réunions de travail traitant de différentes thématiques : la reconversion des friches, la gestion du foncier, le travail sur l’intelligence collective, les parcours inspirants, le tourisme, les sujets transfrontaliers et le bien-être alimentaire », résume Sonia Falourd, directrice générale.
Un peu plus loin, à l’espace réservé aux machines agricoles, nous faisons connaissance avec l’entreprise Chopin, implantée à Brieulles-sur-Bar. « Avec mon associé Sébastien Sommé, nous avons repris cette PME en 2019. Elle compte treize salariés et fabrique des bétaillères, des plateaux fourragers, des pailleuses et des matériels pour la fenaison et le travail du sol. Nous sommes agent Ravillon sur le territioire et nous nous adaptons à toutes les clientèles en faisant du sur-mesure. Ici, nous sommes au cœur de notre métier. C’est indispensable d’être là pour nouer des contacts et faire fructifier un chiffre d’affaires de 3,5 millions d’euros », déclare Nicolas Lefort.
À quelques centaines de mètres de là, les commerçants et camelots sont plus mesurés. Le pouvoir d’achat empêche visiblement un décollage des affaires.
Explications résignées données par Cédric Robert, vendeur de casseroles, mijoteuses, sauteuses, faitouts et marmites qui livre son ressenti. « J’ai 40 ans et je suis fidèle à cette foire depuis l’âge de 10 ans car mon père y était casseur de vaisselle. Mais nos frais sont en augmentation alors que le pouvoir d’achat des clients diminue... » Sur les trois jours, le public a tout de même répondu présent,
« un soutien réconfortant pour le monde agricole », pour le président de la foire.