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La Capeb Marne prépare l’avenir

Artisanat. Lors de son assemblée générale, la Capeb Marne a constaté le ralentissement de l’activité. Mais la rénovation énergétique représente certainement l’avenir de l’artisanat du bâtiment, à condition de disposer des ressources humaines nécessaires.

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Photo de Dominique Hautem, Félix Carle, José Alafort et Quentin Idenn
De gauche à droite : Dominique Hautem (président de la Capeb Marne), Félix Carle (prix Francis Garnier), José Alafort (retraité), Quentin Idenn (Sarl Idenn Père et Fils). (Crédit : JR)

Comme elle en a désormais pris l’habitude, la Capeb Marne [1] a tenu son assemblée générale en ce début juin, dans les locaux du BTP CFA Marne de Reims, à l’occasion de la Journée annuelle des Professionnels du Bâtiment.

Le président Dominique Hautem a souligné la baisse de 0,6 % du volume d’activité entre 2022 et 2023, due notamment à la chute de l’activité dans le neuf. Dans l’activité entretien/réparation, le repli, en glissement annuel, est de 0,5 %, en raison de la perte de croissance des travaux de performance énergétique. Si la situation est tendue, le président Hautem estime qu’il ne faut pas dramatiser pour autant, dans la mesure où ce secteur des travaux liés à la rénovation énergétique devrait exploser dans les années à venir.

En effet, dans ce domaine spécifique, les efforts de la Capeb visant à faire évoluer les modalités du dispositif MaPrimeRénov’ ont porté leurs fruits, et l’Etat a pris des mesures de simplification (mesures entrées en vigueur le 15 mai dernier) permettant d’instaurer un parcours de travaux sur plusieurs années, et d’obtenir des aides bonifiées au fur et à mesure de la réalisation de ces travaux. « Il y a des millions de logements à rénover, qui constituent un potentiel colossal d’activité pour nos entreprises », se félicite Dominique Hautem − surtout si l’on considère le coût exponentiel de l’énergie (gaz, électricité…).

Des « artisans-messagers »

Reste que pour faire face à ces perspectives, le manque actuel de main d’œuvre constitue un handicap. « Il y a du chômage et on n’arrive pas à embaucher », regrette Dominique Hautem. Si l’efficacité de l’apprentissage et l’alternance n’est plus à démontrer, la Capeb regrette que la dotation du fonds de soutien à l’apprentissage allouée aux Régions pour le financement des CFA ait été rabotée de 50 M€, passant de 138 M€ à 88 M€.

« Nos métiers sont porteurs de carrières épanouissantes », assure le président Hautem. Pour en renforcer l’attractivité, la Capeb développe le recours aux ‘‘artisans-messagers’’ qui, dans chaque département, vont dans les écoles, les collèges, pour expliquer que les métiers manuels ne sont pas des plans B.

Assurer la représentativité

Un autre sujet évoqué lors de cette assemblée générale concerne le manque de représentativité des artisans du bâtiment au sein des structures patronales et des instances de négociation, souvent accaparées par les grandes entreprises dont les problématiques ne sont pas les mêmes que celles des artisans, alors que « la Capeb est la première organisation patronale de France en nombre d’entreprises adhérentes ». Toutefois, un récent rapport de mission de l’Assemblée Nationale reconnaît la nécessité de revoir un dispositif qui crée un fort déséquilibre de représentation entre les grandes et les petites entreprises. « Une petite musique de fond s’installe sur la nécessaire prise en compte des spécificités des TPE. Il était temps ! », constate Dominique Hautem.

Enfin, le président a donné rendez-vous à tous les adhérents, le 2 juillet prochain à partir de 18 h, au Phonographe (8, rue Gabriel Voisin, à Reims), où se tiendra la soirée caritative organisée par la Capeb au profit de l’AFM Téléthon, pour montrer, une nouvelle fois, que « le bâtiment a du cœur ».

[1La Capeb Marne compte près de 750 entreprises adhérentes.