La CAPEB 08 demande la stabilité des règles
Bâtiment. Lors de l’assemblée générale de la Confédération de l’Artisanat et des Petites Entreprises du Bâtiment des Ardennes (170 adhérents), le président a évoqué lucidement la conjoncture économique et l’incertitude du moment.
« Notre boussole est simple : protéger les entreprises, faire gagner du temps aux dirigeants et saisir les marchés qui s’ouvrent sur notre territoire. Dans les Ardennes, nous avançons au coup par coup avec des dynamiques différentes selon les segments mais qui offrent aussi des leviers concrets ».
Président depuis plus de quatre ans d’un des plus importants syndicats du bâtiment artisanal (170 adhérents) Jérôme Noël indique, en évoquant à la fois le neuf et la rénovation, que « 500 logements ont été mis en chantier lors des douze derniers mois, soit une progression de 14,1 %. Dans la construction, l’emploi salarié reste néanmoins fragile avec une baisse de 1,7 % sur un an. Ces chiffres montrent une réalité : la construction de logements résiste et progresse légèrement mais l’emploi stagne. Ce qui nous contraint à être vigilant et réactif ».
Le président de la Capeb 08 rappelle que les deux principales communes ardennaises, Charleville-Mézières et Sedan sont désormais classées « en zone tendue » par le ministère du Logement. « Ce qui, sur le terrain, doit être un levier pour relancer des opérations et mobiliser les dispositifs adaptés. Avec ce signal, les entreprises doivent se positionner dès aujourd’hui. »
Simplicité et visibilité
Concernant MaPrimeRénov’, le président estime que les entreprises ont besoin de règles lisibles et de stabilité. « La suspension estivale a créé un trou d’air sur les chantiers, puis un nouveau décret début septembre a encore changé la donne. Au lieu de courir derrière des changements permanents, nous demandons simplicité et visibilité pluriannuelle, pour recruter, investir et former ».
Sur la filière des déchets du bâtiment, la REP PMCB, la situation est, selon la Capeb, « devenue intenable ». À l’échelle nationale, les éco-organismes n’ont collecté qu’environ 6 % des déchets du second oeuvre, alors que la loi fixait un objectif de 53 %. « Cette défaillance se retrouve ici avec des suspensions de reprise, notamment pour le plâtre qui est à l’arrêt complet pour la reprise sans frais dans tout le pays, avec retrait de contenants et reports de déploiement ».
La Capeb Ardennes a ainsi demandé l’ouverture d’un groupe de travail auprès de Boris Ravignon pour obtenir des solutions immédiates et locales. « Nous négocions, nous proposons et nous obtenons des ajustements pour que la rénovation reste une chance pour les artisans et pour les ménages, pas un casse-tête. Les marchés publics doivent redevenir accessibles aux TPE du bâtiment. Le relèvement du seuil sans formalité à 100 000 euros hors taxes est une avancée obtenue par la Capeb. Concrètement, cela permet aux collectivités de lancer plus facilement des travaux de proximité. À elles de jouer la carte des entreprises locales ».
Avec Ardenne Métropole, la Capeb a signé une convention visant à faciliter et sécuriser l’accès des très petites entreprises aux marchés publics. « L’objectif est clair, soutient Jérome Noël. Que l’argent public irrigue le tissu d’entreprises du territoire, que les chantiers soient réalisés par ceux qui connaissent le terrain et que chaque euro dépensé soutienne l’emploi local et la qualité d’exécution »