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L’usine Rinaldi et 73 emplois en passe d’être sauvés à Pinon

BTP. Placée en redressement judiciaire en même temps que le groupe auquel elle appartient, l’usine Rinaldi Structal, spécialisée dans la menuiserie et les façades en structures d’aluminium, est reprise avec la quasi-totalité de ses salariés par Léon Grosse, groupe savoyard de BTP ayant une dimension nationale.

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Photo du Parlement européen de Strasbourg
Rinaldi Structal s’est taillé une belle réputation en apportant son savoir-faire et ses façades de verre et de métal à de prestigieuses réalisations, comme ici, le Parlement européen de Strasbourg. (Crédit : DR)

Les choses sont heureusement allées assez vite. D’abord embarquée dans une procédure de sauvegarde, Rinaldi Structal s’est retrouvé placée en redressement judiciaire le 14 mars dernier.

Début avril, le comité d’entreprise était informé de six offres de reprise dont quatre sérieuses. La semaine dernière, le tribunal de commerce de Lyon a choisi celle de Léon Grosse, une entreprise plus que centenaire d’Aix-les-Bains (Savoie).

Opposée au final à l’offre concurrente de la société laonnoise E2MK, la savoyarde l’a emporté en assurant vouloir conserver 141 des 150 salariés de Rinaldi.

Outre le siège et le bureau d’étude à Colmar (Haut-Rhin) et le service commercial à Créteil (Val-de-Marne), le repreneur mise sur l’usine de Pinon (Aisne), où il décide en fin de compte de garder 73 des 78 employés. Le jeu en vaut la chandelle.

L’entreprise a eu une histoire un peu agitée. Créée en 1974, elle est passée 20 ans plus tard dans le giron du groupe Bouygues, qui l’a cédée au lyonnais Coralu, lequel l’a entraînée dans ses errances.

Mais Rinaldi reste une belle affaire. L’un de ses directeurs assure que le carnet de commandes est bien rempli, en précisant : « Nous avons du travail pour deux ans. »

Belle réputation

Rinaldi Structal s’est taillé une belle réputation en apportant son savoir-faire et ses façades de verre et de métal à de prestigieuses réalisations, comme la pyramide du Louvre, la Bibliothèque nationale de France, le Parlement européen de Strasbourg ou encore le musée du quai Branly.

On comprend pourquoi les candidats à la reprise se sont empressés de se faire connaître, mais aussi d’améliorer leurs propositions au fil des échanges.

Les personnels de l’usine de Pinon n’y sont pas pour rien. Lorsque l’entreprise a été mise en redressement judiciaire, ils ont collectivement décidé de continuer le travail et d’honorer les commandes pour garder espoir.

Puis, lorsque Léon Grosse a présenté son offre, ils ont su pousser ce repreneur, au moyen de visioconférences et d’explications concrètes sur le fonctionnement de l’usine, à augmenter son investissement. Au lieu de 110 au départ, il est passé à 140 emplois sauvegardés, dont la quasi-totalité de ceux de l’établissement de Pinon.

Stratégie à long terme

Pour l’avenir de Rinaldi, le groupe Léon Grosse, paraît offrir de sérieuses garanties, avec ses 2 200 salariés, ses 40 agences à travers le pays et ses 800 millions d’euros de chiffre d’affaires.

Il a l’ambition et les moyens de bâtir un groupe diversifié dans le secteur du BTP, en intégrant des compétences, des offres et des services complémentaires. Juste avant Rinaldi, il a acquis en mars Techniwood, constructeur de panneaux en bois à Nancy, et en avril Willemen, constructeur au Luxembourg.