L’Université multiplie les projets pour 2024
Enseignement. Pour sa dernière conférence de presse de rentrée (il termine son second mandat à la présidence), Guillaume Gellé a présenté les ambitions de l’Université Reims Champagne-Ardenne pour l’année 2023-2024, avec de très nombreux projets structurants.
Les chiffres parlent d’eux-mêmes. 27 674 étudiants dont 10,5 % d’étudiants internationaux, des campus à Reims (22 300 étudiants) à Troyes (3 000), Charleville-Mézières (900), Châlons (550) et Chaumont (120) et des augmentations d’effectifs dans les IUT de Reims (+15%) et Troyes (+22%), un budget de 262 millions d’euros (dont 80,8 % en masse salariale) et plus de 120 diplômes.
L’URCA est aussi le 4e acteur en termes de recrutement de Champagne-Ardenne. En ce qui concerne le patrimoine, ce sont 160 millions d’euros qui sont investis en 10 ans dans la construction et la réhabilitation de bâtiments. C’est dire la puissance et l’importance de l’établissement universitaire. Au-delà des chiffres, c’est bien sur le projet, avec une « une offre de formation attractive qui répond aux besoins sociaux-économiques du territoire, actuels et futurs », qu’a insisté Guillaume Gellé, président de l’URCA depuis 2016 et arrivant au terme de son second mandat en 2024.
Deux pôles ont été plus précisément détaillés : ceux du secteur de la santé et de l’industrie verte. L’URCA est ainsi très impliquée dans la recherche avec pas moins de 10 laboratoires et cinq plateaux techniques dans la santé. « Nous dispensons une formation dans tous les secteurs, de la médecine à la kinésithérapie en passant par la pharmacie, l’odontologie, mais aussi la maïeutique. »
Dans ce domaine, de nombreux projets structurants sont mis en place dont l’Institut d’intelligence artificielle pour la santé, des plateformes innovantes de simulation, deux micro-environnement de santé dans le cadre du projet DeMETere. Ce dernier vise à répondre aux enjeux à la fois techniques et numériques de la mise en place de la professionnalisation en encourageant le décloisonnement entre l’enseignement supérieur et le monde professionnel.
« Grâce à son projet DeMETeRE, l’URCA est lauréate de l’appel à manifestation d’intérêt (AMI) DemoES (Démonstrateurs numériques dans l’enseignement supérieur) financé par l’État et porté par l’ANR (Agence nationale de la recherche) », précise Emmanuelle Leclercq, vice-présidente de la commission de la formation et de la vie universitaire (CFVU).
L’offre de formation répond aussi aux besoins de la société. Pas question donc de faire des économies sur les formations, bien au contraire, l’URCA compte en ouvrir 6 de plus (dont 3 en médecine).
Le rôle moteur d’EXEBIO
Véritable objectif gouvernemental, l’industrie verte est un secteur particulièrement développé dans la région. C’est pourquoi l’URCA y prend pleinement sa part à travers le fonctionnement de 16 laboratoires, deux plateaux techniques et une large offre de formation. Surtout, tout un panel de projets et recherches sont développés.
Citons pour le plus emblématique EXEBIO, fondé sur la création d’un Institut International en Bioéconomie Durable, qui porte une politique pionnière d’organisation et de structuration de la recherche en bioéconomie. « La stratégie adoptée par l’URCA s’appuie sur un potentiel cœur de 200 chercheurs, des équipements de pointe et sur une politique volontariste ciblant une logique de synergie entre formations, unités de recherche et partenaires d’innovation. Nous travaillons en synergie avec les acteurs du territoire comme l’entreprise Axon’Cable par exemple », indique Guillaume Gellé.
Ces projets seront reconduits en 2024 qui sera une année clé, avec une offre de formation entièrement revue, l’URCA arrivant au terme de son contrat quinquennal avec l’État. D’où l’importance du plan budgétaire de l’Université, son dernier bilan ayant été pour la première fois, en 2023, négatif. « Nous avons accusé une hausse de 2,5 millions d’euros en matière de facture d’énergie. Une situation transitoire qui ne doit absolument pas s’installer », prévient Guillaume Gellé. À cela s’est ajouté une hausse des salaires, « avec un alignement de tous les agents sur les hausses du SMIC et des points d’indice ».
Le président de l’URCA insiste : « Le gouvernement doit considérer l’Université comme un investissement. Aussi bien dans la jeunesse que dans la perpétuation des savoirs. On ne peut pas faire des économies sur l’avenir », alerte celui qui a, en conséquence, dû ajuster son budget en annulant des événements, substituant la visioconférence aux déplacements et en réduisant les achats avec une politique de sobriété notamment.
La formation et la diversité des offres restent l’ADN de l’Université de Reims Champagne-Ardenne, « une nécessité afin d’aider le plus grand nombre de bacheliers à trouver au moins sa place dans un premier cycle. » « La réussite se joue dans les toutes premières semaines », fait savoir Emmanuelle Leclercq.
Une responsabilité qui oblige. « En 2024, l’URCA a les moyens d’assurer la soutenabilité d’un budget qu’elle présentera comme les autres avec autant sinon toujours plus d’ambitions », insiste Guillaume Gellé. Rendez-vous est pris.