L’Univers devient l’hôtel Tribe, un 4 étoiles résolument moderne

Conserver l’histoire centenaire pour en écrire une nouvelle, résolument tournée vers la modernité. Voilà le défi que se sont lancés le promoteur Quadral et l’exploitant du futur hôtel Tribe, Christophe Bombaron, déjà exploitant du précédent établissement, l’hôtel de L’Univers. Le projet de réhabilitation ambitieux, piloté par le maître d’ouvrage spécialisé dans la restructuration de bâtiments existants, a un objectif : donner une seconde vie au lieu tout en conservant l’essence de son passé. « Nous nous sommes interrogés : faut-il tout démolir pour reconstruire quelque chose de plus grand ? Finalement, le choix a été de réhabiliter et de restructurer, en sublimant ce qui existait », explique Sonia Landoulsi, Directrice Générale de Quadral Promotion. Visité pour la première fois en mai 2021, le site – à l’époque de 50 chambres – a fait l’objet d’une reconfiguration profonde. Réhabilitation, extension, surélévation, réemploi de façades : le chantier, débuté en 2023, mêle finesse architecturale et densification stratégique. Ce projet a été mené juste après la crise Covid, « dans un moment où l’hôtellerie devait se réinventer : repenser l’accueil, le service, l’expérience client ».

Un rooftop ouvert au public

Aux 50 chambres initiales succèdent désormais 94 chambres, des espaces séminaires optimisés, un rez-de-chaussée ouvert et un rooftop totalement réinventé avec une vue à 360 degrés de la cathédrale à l’Arena pour une surface totale de 3 363 m2. Une transformation rendue possible grâce au rachat d’un immeuble de rapport jouxtant l’hôtel sur l’avenue Foch, ainsi que de « la maison rémoise » située rue Noël « Nous avons valorisé les vues, notamment sur la cathédrale, et tiré parti des orientations et de l’ensoleillement. L’espace accueillera aussi un restaurant ouvert au public. » Le tout orchestré avec l’enseigne Tribe, du groupe Accor, connue pour son positionnement « lifestyle, urbain et graphique ».

Exit donc les murs blancs classiques : ici, le designer, Laurent Maugoust, spécialisé dans l’hôtellerie haut-de-gamme, assume des partis pris forts, jusqu’au « color block » dans les chambres – murs, plafonds et sols d’une même teinte, en contraste avec des salles de bain plus claires. La chambre témoin présentait ainsi une teinte bleu nuit avec des touches de rouge carmin. La salle de bain est quant à elle constituée d’un terrazzo bleu et marron adossé à des carreaux rose saumon. « On voulait créer une expérience marquante, un effet ‘‘waouh’’. Tribe, c’est une ambiance, une sensation. Une marque qui attire aussi bien une clientèle d’affaires que des voyageurs internationaux », poursuit Sonia Landoulsi.

Mais, derrière cette mutation, se cache aussi une continuité humaine. Celle de l’exploitant historique de l’établissement, la famille Bombaron, présente depuis 1981 dont le fils, Christophe Bombaron, a repris l’hôtel familial en 1998 et qui restera à la tête de l’exploitation. « L’idée, c’est de repositionner l’hôtel en quatre étoiles plus. Il s’agissait déjà d’un quatre étoiles, mais nous visons désormais un standing supérieur, plus lifestyle, mieux aligné sur les normes actuelles de confort et de sécurité. » Porteur du projet depuis 2017-2018, Christophe Bombaron a été impliqué dans toutes les étapes. « C’est fondamental, surtout quand on est l’exploitant final. »

Pour Quadral, le projet représente un investissement de l’ordre de 15 millions d’euros. Il faut y ajouter les aléas liés à la réhabilitation : réorganisation des sous-sols, fouilles, découvertes imprévues… Sans compter les contraintes d’un site en coeur de ville. Mais pour Quadral, « le maître d’ouvrage a une responsabilité ». La façade Art Nouveau d’origine, qui a plus d’un siècle, est donc conservée, répondant à l’identité forte de la ville de Reims. « L’architecture a un impact sociologique fort. Un bâtiment soigné participe à l’esthétique de la ville, à son attractivité. Il fallait faire un projet économiquement viable, tout en gardant la mémoire des lieux », souligne Sonia Landoulsi. L’ouverture est prévue avant les fêtes de fin d’année, avec l’ambition de capter, pour un démarrage réussi, la dynamique du marché de Noël.