L’unité de production numéro 1 de la centrale de Chooz à l’arrêt cet été
Nucléaire. Deux chantiers d’envergure auront marqué la vie de la centrale de la Pointe des Ardennes en 2024. D’abord un arrêt de l’unité de production N° 2 en février dernier avant d’être reconnectée au réseau le 14 juin suivi cet été par l’arrêt de l’unité de production n°1.
Année du retour à la production après 17 mois d’arrêt en 2022 et 2023, l’année 2024 est aussi caractérisé pour la centrale de Chooz par la programmation de deux nouveaux arrêts de tranche.
En effet, depuis le 6 juillet dernier et durant une quarantaine de jours, EDF a stoppé l’unité de production numéro un. Cet arrêt vise principalement « à remplacer un tiers du combustible par du combustible neuf des opérations de rechargement de combustible », annonce EDF. Quelques contrôles périodiques et activités de maintenance seront également réalisés en parallèle avant le redémarrage du réacteur.
Auparavant, le 23 février dernier, c’est l’unité de production n° 2 qui avait été déconnectée du réseau électrique national dans le cadre de son arrêt pour maintenance et rechargement de son combustible. Lors de ce méga chantier qui a duré environ 110 jours, les équipes ont procédé à des opérations de contrôle et de maintenance sur les parties de l’installation qui ne sont pas accessibles pendant son fonctionnement normal.
L’arrêt de l’unité n° 2 a également été mis à profit pour procéder au remplacement du stator de l’alternateur, pièce clé dans la production de l’électricité. Une opération hors normes, d’une ampleur inédite et très dimensionnante, car cette machine qui est la pièce maîtresse du dispositif permettant de créer de l’électricité pèse complètement nu environ 430 tonnes et 650 tonnes avec ses composantes une fois assemblées mesure 11 m de long, 7 m de large et 5 m de hauteur. La remorque transportant ce stator, baptisée « mille-pattes », est composée de 96 roues. Elle est télécommandée et pilotée par un opérateur à pied. Et son poids à vide se chiffre à 110 tonnes.
Arrivée par péniche au port de Givet le 15 février 2023 après un périple de 21 jours entre terre et mer, après avoir été chargée initialement dans l’Oise et avoir fait étape ensuite au Havre et à Rotterdam, la nouvelle pièce est issue de Saint-Lieu d’Esserent. Mission très complexe, nécessitant des manœuvres précises et minutieuses, le transport exceptionnel du stator du port jusqu’au site de Chooz a été assuré par le SETRAL qui est le service de transport lourd d’EDF. C’est la onzième fois, seulement, que le système de manutention appelé tour SCALES est réalisé sur le parc nucléaire français.
Elle a nécessité l’arrivée sur place d’une centaine d’intervenants, partenaires industriels et salariés d’EDF confondus ainsi que l’appui du Centre National d’Equipement de Production d’Electricité, le centre d’ingénierie de Tours. À ce changement de stator s’est ajouté le changement d’un tiers du combustible et la réalisation de 6 000 autres activités. De quoi mobiliser plus d’un millier de personnes sur le site. Objectif de ces différents chantiers : maintenir une unité de production toujours plus sûre et performante.