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L’unité de méthanisation Enébio s’ouvre à de nouveaux marchés

Agro-industrie. Le méthaniseur de Dierrey-Saint-Julien, qui traite également les biodéchets, s’intéresse à la production de CO2 liquide pour l’industrie.

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Photo de Damien Dhulst
Damien Dhulst devant l’unité de méthanisation dernière génération de Dierrey-Saint-Julien, dans l’Aube (Crédit : LL)

Installée en pleine campagne auboise, l’unité de méthanisation dernière génération Enébio ne se limite pas à la valorisation des déchets d’origine végétale. Le site accueille également des biodéchets les plus divers. « L’objectif est d’aller jusqu’à 10 000 tonnes de biodéchets par an contre 4 000 actuellement », espère même Damien Dhulst, président d’Enébio.

Le site traite donc à la fois des sous-produits agricoles mais également des biodéchets issus de l’activité d’industriels agroalimentaires, de la restauration, des collectivités, des grandes surfaces, ou encore des abattoirs.

Une valorisation pour ce type de déchets qui finit généralement en incinérateur ou en centre d’enfouissement. Des équipements spécifiques ont été ajoutés pour permettre le traitement des biodéchets, y compris avec leur emballage, comme un déconditionneur et un hygiéniseur.

Le premier sépare les déchets de leur contenant. Le second traite les sous-produits d’origine animale pendant une heure à 70 degrés et réalise un broyage fin conformément à la réglementation.

C’est ensuite au biologiste de veiller à l’équilibre entre les divers ingrédients mélangés dans le méthaniseur pour maintenir une fermentation optimale et la production de biogaz. « Par rapport à une installation sans biodéchets, le pilotage de l’équipement est plus complexe », fait remarquer Damien Dhulst.

Même les digestats issus de la méthanisation sont plus vertueux d’autant que 11 km de canalisations permettent leur épandage sans transport routier. Au passage, les digestats épandus sur 1 300 hectares fertilisent les cultures de manière naturelle. « Les digestats épandus dans les champs sont aussi plus riches en protéines », confirme l’exploitant agricole qui s’est associé à d’autres agriculteurs pour monter le méthaniseur.

Du CO2 liquide en prévision

D’une capacité totale de 35 000 tonnes, Enébio permet de produire annuellement 31 GWH sous forme de biogaz injecté dans les réseaux de GRTgaz.

Un volume représentant la consommation de 2 500 foyers et de 10 000 habitants. Premier méthaniseur à obtenir la certification RED II dans le Grand Est pour ses performances environnementales, le site de Dierrey-Saint-Julien est un parfait exemple de méthanisation responsable et innovante. Côté innovation, Enébio se prépare aussi à développer la récupération de CO2 issu du process de méthanisation.

Le méthaniseur de Dierrey-Saint-Julien fait partie des cinq sites en France sélectionnés par GRDF pour mettre en place une filière de production de CO2 biogénique sous forme liquide.

Un produit destiné à l’industrie alimentaire qui consomme la majeure partie des 450 000 tonnes fabriquées annuellement à partir d’énergies fossiles.

Il y a donc une place à prendre pour les méthaniseurs qui vont pouvoir aller plus loin dans la valorisation des déchets. Grâce à cette nouvelle filière, Enébio pourrait même afficher à terme un bilan énergétique encore supérieur.