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L’UIMM de l’Aube en première ligne face aux difficultés de recrutement

Industrie. Le nouveau président aubois, Fabien Forgeot, veut ouvrir les usines pour inciter davantage de candidats à se former et saisir les emplois proposés.

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Photo de Sébastien Guénet, Fabien Forgeot et Laurent Poullain
De gauche à droite, Sébastien Guénet, délégué général UIMM Champagne-Ardenne, Fabien Forgeot, nouveau président du comité local de l’Aube et vice-président régional UIMM, Laurent Poullain, directeur du pôle de formation de l’Aube. (Crédit : LL)

Une page se tourne à l’UIMM de l’Aube avec l’arrivée d’un nouveau président, Fabien Forgeot. Cet Aubois de 48 ans, qui succède à Russel Kelly, ancien directeur de Norelem, possède une solide expérience dans l’industrie. Depuis dix ans, il est revenu dans le département, chez Assa Abloy dont il est le directeur de l’usine de Sainte-Savine depuis 2015.

Il connaît donc parfaitement les problématiques communes aux 70 entreprises adhérentes de l’UIMM Aube, à savoir la crise énergétique, la hausse des matières premières et, pour finir, les difficultés de recrutement.

Sur ce point, la solution passe par la formation de jeunes mais aussi d’adultes en reconversion professionnelle. « La formation, c’est ce que nous savons faire à travers nos pôles dans la région, le problème serait plutôt le manque de candidats », analyse Sébastien Guénet, délégué général Champagne-Ardenne.

Malgré des parcours à la carte, des formations adaptées au profil du candidat et un travail assuré à la sortie, les promotions ne font pas le plein. « C’est dommage car dans l’usinage, la conduite de lignes automatisées ou encore la maintenance nous sommes confrontés à une pénurie de main d’oeuvre », commente Fabien Forgeot.

Pourtant, ces formations permettent d’aller jusqu’au bac + 5 dans des spécialités tournées vers l’avenir. Chaque pôle étant spécialisé, celui de l’Aube est en pointe dans le domaine de l’industrie 4.0 et des objets connectés.

Une spécialisation qui lui permet d’accompagner l’implantation de grands projets industriels comme celui de Clarins.

Investissement à Rosières

« Il faut que nous ouvrions nos usines pour que les jeunes et leurs parents se rendent compte que l’industrie d’aujourd’hui est très différente de celle du siècle dernier », estime le nouveau président de l’UIMM de l’Aube.

Les conditions salariales ont aussi évolué avec des salaires au-dessus des minimas de 20 à 30 %, un 13e mois et une participation équivalente à un mois de salaire, comme c’est le cas chez Assa Abloy. Il le fait régulièrement dans les ateliers de Sainte-Savine où sont conçues les célèbres serrures Vachette grâce à des machines toujours plus sophistiquées.

En tout cas, les centres de formations sont prêts à accueillir davantage de candidats. Exemple avec le pôle formation de l’UIMM à Rosières-près-Troyes : les engins de chantiers s’y activent pour réaliser une extension qui va permettre de répondre au développement des activités et des formations.

« Pour citer un exemple, le laboratoire de l’IoT Academy qui permet la formation aux objets connectés dans l’industrie va passer de 100 à 300 m² », précise Laurent Poullain, directeur de ce pôle.

Et ce n’est pas tout puisque les ateliers de formation de soudure et chaudronnerie vont aussi gagner de l’espace. L’investissement dans cette extension s’élève à 910 000 euros, montant qui a bénéficié des aides de l’État, de la Région, du Département de l’Aube et de TCM.

Les collectivités ont bien compris l’intérêt de soutenir une industrie qui recrute à tour de bras. « Notre taux d’insertion est de plus de 90 % », conclut le directeur du centre de formation.