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L’Oréal résiste à la crise du luxe et investit dans l’Aisne

Logistique. L’Oréal vient de confier au groupe de logistique Blondel, dont le siège est situé à Saint-Quentin, l’expédition de ses commandes à ses clients étrangers en Europe, Afrique et Moyen-Orient.

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La société de produits de beauté et de parfums, couvée par la famille Schueller-Bettencourt-Meyers, affiche pour 2024 un chiffre d’affaires en croissant de 5,6 %, à 43,48 milliards d’euros. (Crédits : SHUTTERSTOCK)

Depuis quelques mois, le secteur du luxe est pris dans une spirale négative. LVMH, le groupe fondé et dirigé par Bernard Arnault, Kering, celui de la famille Pinault, et d’autres florissantes entreprises voient leurs ventes baisser par à-coups et la valeur de leurs actions chahutées. Deux sociétés françaises majeures semblent échapper à cette crise. D’un côté, L’Oréal résiste à la morosité ambiante. La société de produits de beauté et de parfums, couvée par la famille Schueller-Bettencourt-Meyers, affiche pour 2024 un chiffre d’affaires en croissant de 5,6 %, à 43,48 milliards d’euros, et un bénéfice de 6,4 milliards d’euros, en hausse de 3,6 %. Le groupe est présent depuis longtemps sur deux marchés, grand public et luxe. Quand l’un stagne, l’autre lui permet de poursuivre sa progression. En ce moment, le luxe est en retrait, dans un contexte d’incertitudes et d’inflation, mais celui des produits de beauté continue d’attirer davantage de consommateurs. L’Aisne y trouve son compte, puisqu’elle abrite 2 des 11 usines du groupe dans l’Hexagone, une dans chacun des deux domaines.

Présence Accrue Dans L’aisne

Il y a 60 ans, L’Oréal a d’abord investi dans un établissement de production d’aérosols, puis, 20 ans plus tard, dans un autre pour les parfums. Les deux sont à Gauchy, dans l’agglomération de Saint-Quentin. La première usine, la Soprocos (Société de produits cosmétiques), est depuis le début vouée aux laques pour cheveux et autres produits utilisés en pulvérisation, comme les déodorants. Avec d’innombrables références et une productivité exemplaire, cet établissement est un des piliers du groupe dans une région, les Hauts-de-France, qui compte également des usines dans le Nord (Caudry) et l’Oise (Lassigny) et une formidable plateforme logistique dans la Somme (Roye). Il va bénéficier d’un sérieux agrandissement, avec un nouveau bâtiment de près de 3 000 m². Celui-ci accueillera une production complémentaire de « produits crémeux », offrant une diversification au site. L’autre usine, Fapagau (Fabrique de parfums de Gauchy), dont le nom dit l’activité, sort à une cadence impressionnante des flacons pour la division « Luxe » de L’Oréal, qui ne regroupe pas moins de 23 marques, telles Lancôme, Yves Saint-Laurent, Armani, etc. Il n’y a pas de projet immédiat d’extension. À noter cependant que L’Oréal vient de confier au groupe de logistique Blondel, dont le siège est à Saint-Quentin, l’expédition de ses commandes à ses clients étrangers en Europe, Afrique et Moyen-Orient. Toutefois, l’entreprise axonaise y procèdera à partir de son site ultra-sécurisé de Chalon-sur-Saône.

Hermès Fidèle Aux Ardennes

L’autre groupe qui arrive à sauter sans mal la crise, c’est Hermès. Ce symbole mondial de la maroquinerie de luxe, complétée au fil du temps par 15 autres « métiers », continue de battre des records de ventes, même si le rythme s’est un petit peu ralenti depuis 2 ans. C’est une bonne nouvelle pour les Ardennais. La société gérée par Axel Dumas reste fidèle au département choisi pour y développer des ateliers de maroquinerie. Après celui de Bogny-sur-Meuse en 2004, un 2e a été inauguré en 2023 à Tournes et un 3e, encore plus imposant, est en construction à Charleville-Mézières, avec 300 emplois à la clé.