Entreprises

L’intelligence économique et les synergies au service du territoire

Innovation. Durant une journée entière, dans le cadre studieux de Science Po Reims, s’est déroulé l’événement START&UP, dédié à l’innovation et aux entrepreneurs.

Lecture 5 min
Christophe Knecht, Alain Caniaux, Bruno Flan, Thibaud Paczkowski et Delphine
Garnier réunis pour la table ronde lors de la journée START&UP.
DR

Organisé par sept structures d’accompagnement de Champagne Ardenne (Innovact, Créativ’Labz, Le Village by CA, Néoma Business School, Rimbaud’- Tech, Grand E-nov et OEnotourisme Lab) conférences, ateliers et tables rondes ont rassemblé acteurs de l’économie innovante du territoire et public, étudiants et startuppeurs. L’objectif principal était de présenter le parcours d’un entrepreneur innovant et de mettre en avant l’écosystème composé de nombreux acteurs clés. C’était aussi le thème d’une des tables rondes proposée, avec pour intitulé : « Comment développer son innovation technologique et industrielle avec les ressources du territoire ? »

Trois intervenants étaient conviés pour illustrer cette problématique : Thibaud Paczkowski, fondateur de la start-up Ekowash, fabriquant des fontaines à eau électriques et sans contact, Bruno Flan, directeur de Platinium 3D, plateforme spécifiquement dédiée à la fabrication additive et Delphine Garnier et Alain Caniaux, chargés de l’innovation chez Materalia, pôle de compétitivité Grand Est, spécialiste des matériaux structurants et procédés de mise en oeuvre. À eux trois, on pourrait dire qu’ils représentaient les trois entités d’un parcours typique de créateur de solution innovante. Ainsi, Thibaud Paczkowski a raconté les freins rencontrés lors de son début de parcours, où « même si l’on a l’idée, on n’a pas forcément les compétences pour la mettre en oeuvre ».

« La connaissance des entreprises du territoire, des savoirs-faire, des disponibilités est apportée par un réseau, tout comme les aides et financements »

Au début, le jeune homme a donc simplement « cherché sur internet un bureau d’études » qui pourrait l’accompagner dans son projet. « Ils ont été très bons dans la conception de plans mais beaucoup moins dans la mise en pratique et le prototypage », explique ainsi le créateur d’Ekowash. Et pour cause, l’idée étant née en pleine pandémie, Thibaud Paczkowski n’a pas pu rencontrer les responsables du bureau d’études ni visiter leurs locaux. C’est là qu’intervient la problématique de la proximité des différents acteurs d’un projet et l’importance du réseau au sein d’un même territoire. « L’enjeu aujourd’hui est non seulement la création mais aussi la réindustrialisation du pays », insiste Alain Caniaux

L’importance de l’écosystème local

« Faire vivre l’industrie d’un territoire, créer des synergies et faire partie d’un écosystème sont des conditions incontournables pour innover aujourd’hui. » Bruno Flan prenait ainsi en exemple de collaboration avec une start-up ardennaise, dont le contact avait lui-même été donné par Materalia. « Nous avons tout fait ensemble avec la start-up : l’étude de faisabilité, la recherche du bon matériau, les essais, le prototype, sa validation puis sa conception en série », énumère le directeur de Platinium 3D.

Christophe Knecht, du réseau Semia annonçait en effet : « Lors d’une récente enquête effectuée par le réseau, sur 30 start-up, deux tiers annonçaient avoir trouvé toutes les compétences nécessaires sur le territoire avec comme point de blocage le plus important : l’approvisionnement en matières premières. » Là encore, l’importance de l’écosystème local est incontournable : « Avec nos clients, nos fournisseurs, nous sommes à même d’orienter un entrepreneur qui viendrait nous solliciter », insiste Bruno Flan.

« La connaissance des entreprises du territoire, des savoirs-faire, des disponibilités est apportée par un réseau, tout comme les aides et financements », rebondit Alain Caniaux, rappelant l’importance de la veille de l’intelligence économique d’un territoire. C’est d’ailleurs grâce à son incubation chez Innovact que Thibaud Paczkowski a pu se rapprocher d’un autre bureau d’études et de professionnels plus aptes à l’accompagner dans sa démarche « à quelques kilomètres » cette fois-ci.