L’imprimerie responsable selon Billet
Imprimerie. Engagée dans une démarche RSE, le spécialiste de l’étiquette adhésive mesure régulièrement son impact social, sociétal et environnemental.

À Damery, village champenois niché au creux de la Vallée de la Marne, l’innovation est une affaire de famille depuis la création de l’imprimerie éponyme par Joseph Billet en 1910. De la première machine offset en 1937 - une révolution pour l’époque - à l’arrivée de l’informatique, l’imprimerie familiale a su se réinventer pour traverser les époques. « En 1983, mon père a permis l’arrivée du numérique avec l’acquisition du premier ordinateur de dessin. Dès 1985, nous avons numérisé tous nos films, soit 30 000 modèles d’étiquettes », souligne Arnold Deregnaucourt, le dirigeant, représentant de la quatrième génération familiale. En 1990, l’entreprise a acquis un CTP (computer to plate) pour un gain en qualité et en rapidité.
Dans le même temps, l’imprimerie se lance dans les étiquettes adhésives, une nouveauté alors que les Champenois utilisent la colle. Une activité qui ne cessera de croître au fil des ans pour devenir largement majoritaire. « Aujourd’hui, les étiquettes adhésives représentent 96% de notre activité ». Toujours en recherche de solutions et d’axes d’amélioration, Arnold Deregnaucourt, qui a repris l’entreprise en 2001 travaille avec ses équipes (83 personnes) à transformer des machines pour en améliorer les performances, avec notamment des contrôles systématiques par caméra pour affiner la qualité de leurs produits. Une qualité qui séduit un catalogue de 1 300 clients champenois, des plus petits producteurs qui commandent 500 étiquettes tous les trois ans aux grandes Maisons de Négoce qui étiquettent des millions de bouteilles par an.
Ces dernières années, l’entreprise champenoise s’est particulièrement impliquée dans les démarches RSE. « Les petites entreprises familiales font souvent plus de RSE qu’elles ne croient », souligne Arnold Deregnaucourt. « Il serait dommage de ne pas la mesurer, c’est pourquoi nous avons fait réaliser un premier rapport RSE pour mesurer le bien-être de nos salariés et ce qu’ils désirent ».
L’entreprise a alors fait installer deux bornes de recharges de véhicules électriques, accessibles à la fois aux véhicules des commerciaux, mais aussi aux salariés, aux habitants et aux visiteurs… Et si cinq moutons gambadent dans la propriété et que 14 ruches permettent de produire près d’une tonne de miel qui sera ensuite offert aux clients et aux salariés, l’engagement environnemental de l’entreprise va plus loin.
Achats responsables
Un second rapport RSE a ainsi été établi pour mesurer l’impact environnemental, social, sociétal et celui des achats responsables. « Nous attachons une grande importance aux achats responsables, en particulier au règlement rapide de nos fournisseurs, notamment les plus petits et les locaux. C’est pourquoi notre délai de règlement moyen est de 15 jours », assure le dirigeant. L’entreprise a également pris l’habitude de gérer les stocks de certains clients, pour faciliter leur logistique. Un service qui permet aussi d’assurer une qualité constante des produits en assurant leur stockage dans un endroit tempéré. « Les étiquettes adhésives n’aiment pas les changements de températures », souligne-t-il.
En 2024, l’imprimerie a engagé la réalisation de son bilan carbone en comptabilisant tout ce qu’elle produit et son impact en matière d’émission de CO2. « Quand nous envoyons un devis à nos clients, nous lui précisons l’incidence des différentes options que nous proposons, selon les encres utilisées, la taille des étiquettes choisies, les quantités… afin qu’il soit informé de l’impact de ses choix ». L’entreprise a d’ailleurs choisi de modifier le mode de production de ses propres étiquettes d’identification, ce qui a eu pour conséquence de diviser par dix leur bilan carbone. « Toujours dans le cadre de notre démarche RSE, nous récupérons aussi la glassine (rouleaux de papier sur lesquels sont apposées les étiquettes, ndlr) chez nos clients pour assurer son recyclage. Cela représente 16 tonnes de produit », explique Arnold Deregnaucourt, dont l’entreprise imprime 250 millions d’étiquettes par an.