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L’État au rendez-vous d’août 2028 à Troyes

Ferroviaire. Clément Beaune, ministre des Transports, était à Romilly-sur-Seine pour affirmer son soutien au chantier d’électrification de la ligne Paris-Troyes.

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Photo du ministre des Transports et des élus régionaux et locaux
Le ministre des Transports, Clément Beaune, avec les élus régionaux et locaux pour le lancement des travaux de la base d’électrification de la ligne Paris-Troyes. (Crédit : LL)

C’est le plus gros chantier ferroviaire d’électrification en France qui s’ouvre sur 119 km, le plus important de ces dix dernières années au niveau du Grand Est. Mathieu Chabanel, PDG de SNCF Réseau ne manque pas de souligner l’importance technique et financière du chantier colossal qui va durer quatre ans entre Nogent-sur-Seine et Troyes. La première étape du chantier consistera à construire la base de travaux à Romilly-sur-Seine, dont la première pierre vient d’être posée, et qui devrait être achevée d’ici juin prochain.

Par la suite, 2 300 poteaux caténaires seront installés le long de la voie ferrée entre Nogent et Troyes, tandis qu’une sous-station électrique sera construite à Saint-Mesmin afin de fournir le courant nécessaire à la circulation des trains électriques. Le gros souci c’est qu’il faudra aussi qu’une trentaine de ponts soient rehaussés pour répondre aux exigences des installations électriques. Une répétition de gros chantiers d’ouvrage d’art qui va s’étaler jusqu’en 2018, l’arrivée des premiers trains électriques en gare de Troyes étant prévue dès le mois d’août.

Engagement irréversible

Cela valait bien la présence du ministre des Transports, Clément Beaune, à Romilly-sur-Seine, pour la pose de première pierre. Une présence rassurante autour d’un dossier vieux de plusieurs dizaines d’années et objet de revirements par le passé. « Dès le début de ma carrière à Troyes au cabinet de François Baroin j’ai suivi le dossier et je suis heureux qu’aujourd’hui on torde définitivement le cou à un vieux serpent de mer », se félicite Franck Leroy, président de la Région Grand Est. En rappelant qu’il y a cinq ans seulement certains avaient encore remis en cause l’électrification, François Baroin s’est dit rassuré par cette présence ministérielle.

« L’État sera au rendez-vous et de manière irréversible, vous pouvez compter sur moi », réaffirme Clément Beaune, qui se présente volontiers comme « un ministre du train », favorable à ce mode de transport et à sa modernisation. Entre Paris et Troyes, la circulation de locomotives diesel n’a en effet rien de moderne et d’écologique. L’électrification va permettre de voyager dans des trains plus modernes, fiables et d’économiser au passage le rejet de 7 000 tonnes de CO2.

Il reste qu’il faudra encore remettre la main au portefeuille. Au printemps, SNCF Réseau sera en capacité d’indiquer le montant actualisé du coût de l’opération. Une expertise indépendante, également souhaitée par Clément Beaune, sera menée pour vérifier ces estimations. En attendant, de François Baroin au président du département Philippe Pichery en passant par le maire de Romilly, Éric Vuillemin, et même Clément Beaune, tous ont fait des appels du pied à la représentante de la Commission européenne, Jessica Larsson, présente à la pose de la première pierre.

« Je ne vois aucune raison pour que les 49 millions d’euros de montant espéré ne soient pas atteints d’autant que nous cochons toutes les cases », espère le président de TCM et maire de Troyes. Douze co-financeurs unissent leurs moyens pour ce projet dont la première phase, achevée aujourd’hui entre Paris et Nogent-sur-Seine a déjà coûté 176 millions d’euros. Certains estiment qu’avec la seconde phase jusqu’à Troyes, le montant de travaux atteindra les 500 millions d’euros. Avec tous les ouvrages d’arts présents, cette deuxième phase s’annonce bien plus coûteuse. Réponse d’ici quelques mois sur les montants qu’il faudra investir et les aides obtenues.