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L’ESTP, campus d’excellence de la réhabilitation du patrimoine bâti

Formation. L’école d’ingénieurs troyenne abrite le 10e campus des métiers et des qualifications d’excellence du Grand Est pour préserver les constructions anciennes.

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L’ESTP, nouveau campus d’excellence pour les filières de réhabilitation du patrimoine bâti.(Crédits : MBP)

L’ESTP de Troyes franchit un cap avec l’inauguration du campus des métiers et des qualifications d’excellence pour la réhabilitation du patrimoine bâti en Grand Est. Inauguré fin mars par Pierre-François Mourier, recteur de la région académique, « ce campus a une vocation régionale et nous voulons attirer de plus en plus d’étudiants étrangers ». Alternative écologique durable à la démolition, la réhabilitation préserve les ressources, contribue à réduire l’impact carbone et s’avère un levier d’activité économique favorable à l’emploi et au développement du tourisme patrimonial. Le campus labellisé fédère un réseau de trente-quatre partenaires régionaux avec, pour les institutions, la délégation régionale académique à la recherche et à l’innovation, la direction régionale des affaires culturelles, le conseil départemental de l’Aube, Troyes Champagne Métropole et la fondation du patrimoine. Il rassemble, autour des pilotes du projet que sont l’ESTP, la Région Grand Est et la Région académique, les lycées, les organismes de la formation, les établissements d’enseignement supérieur et de recherche et les entreprises. Du CAP au doctorat, les lycéens, les étudiants, les apprenants, les formateurs et professionnels du bâtiment pourront accéder à des parcours innovants. Une nouvelle visibilité pour valoriser les métiers de la préservation du patrimoine, qu’il s’agisse de bâtiments industriels, de maisons en pan de bois, ou des 4 500 monuments historiques protégés en région. Selon l’ADEME, le secteur pourrait créer 59 000 emplois d’ici à 2050 en Région.

Opérationnel dès la rentrée





Joël Cuny directeur général de l’ESTP, annonce l’intégration des programmes de formation à la réhabilitation du patrimoine bâti dès l’an prochain « avec des équipes de recherche, mais également à l’international avec deux thèses en cours ». Se réjouissant par ailleurs de la labellisation au grade de licence du diplôme architecture et construction « qui constitue une avancée ».
Le campus doit soutenir l’innovation pour servir le patrimoine ancien. « S’il suffisait de refaire à l’identique, nous passerions à côté de la transition énergétique », poursuit Philippe Pichery, président du Conseil départemental de l’Aube. « Il s’agit de conserver cette mémoire et de combiner les exigences de la préservation du patrimoine aux techniques modernes, aux matériaux biosourcés qui aujourd’hui feront les constructions de demain et assureront l’inertie des bâtiments ».

Les campus des métiers et des qualifications d’excellence constituent des pôles de formation aux filières stratégiques pour l’économie au service de l’innovation. Ils répondent aux besoins de secteurs tels que l’industrie, le numérique, le bâtiment, les énergies renouvelables ou le patrimoine culturel, pour anticiper les transitions et valoriser les talents. « Une formation professionnelle de haute volée », comme la caractérise François Baroin, président de Troyes Champagne Métropole, « pour permettre aux générations suivantes de transmettre une certaine identité de notre pays ». Citant Joseph Stiglitz, prix Nobel d’économie de 2001 qui préconisait d’intégrer le bien-être des individus dans le calcul des performances économiques du pays. « L’histoire a ceci de précieux, lorsqu’elle est préservée et protégée, elle crée les conditions d’un avenir qui crée de la valeur et du bien-être. Et, s’il y a des acteurs bien placés à l’échelle d’un territoire pour le dire, ce sont les maires. Au fond, le travail d’un maire, c’est juste de créer les conditions du bien-être pour ses habitants ».