L’Estac aborde la Ligue 2 avec des objectifs à long terme
Football. Malgré la descente après une fin de saison très compliquée, le club troyen garde le cap et la confiance de son actionnaire City Group.
La saison dernière a été plutôt compliquée pour l’Estac, sur le plan sportif, avec une relégation en Ligue 2 à la clé. C’est une équipe troyenne, considérablement rajeunie avec une moyenne d’âge de moins de 23 ans, la plus basse de Ligue 2, qui est allée faire match nul à Dunkerque pour l’ouverture de la saison. Le contexte sportif est encore compliqué pour l’entraîneur australien de l’Estac, Patrick Kisnorbo, dont la dernière victoire en match officiel remontait au 2 janvier, au moment de l’ouverture du championnat.
En faisant le point sur la nouvelle saison, le président Aymeric Magne et son directeur sportif François Vitali, se sont montrés résolument optimistes et gardent toute leur confiance envers Patrick Kisnorbo. « La saison dernière aura été un échec, mais maintenant on se projette sur la nouvelle saison avec de l’ambition et de l’excitation », indique le président de l’Estac.
La descente faisait partie des scénarios possibles pour le club troyen et son actionnaire, City Group dont le club phare est Manchester City. Le football moderne se pratique autant sur le terrain que dans la gestion d’entreprise.
« L’Estac évolue avec un actionnaire solide qui s’appuie sur un projet consistant avec une vision à 10 ans », rappelle-t-il. La phase 1 du projet s’achève, et la phase suivante va s’ouvrir prochainement avec la réalisation d’un nouveau « lieu de vie », probablement du côté de Rosières. « En termes d’infrastructures, nous sommes assez loin, au 36e rang des clubs professionnels, et il faut qu’on avance de ce côté », fait-il remarquer. La phase 3, viendra ensuite seulement. En attendant, on garde le cap quoiqu’il arrive. Les effectifs administratifs et marketing, qui avaient été revus à la hausse, ont été conservés.
70 % en ligue 1
« L’objectif, c’est 70 % du temps en Ligue 1 et le reste en Ligue 2 », rappelle le président de l’Estac. Autrement dit, sur le plan sportif, la descente est dans l’ordre des choses d’autant que l’Estac a les moyens sportifs et financiers nécessaires pour jouer la montée.
« On construit une équipe compétitive et cohérente, avec un groupe un peu plus jeune qui pourra évoluer avec l’équipe en cas de montée et envisager de s’installer durablement parmi l’élite », ajoute François Vitali.
Le grand regret d’Aymeric Magne est que les résultats sportifs catastrophiques de la saison dernière ont éclipsé les réussites dans les autres domaines. « Nous avons battu la saison dernière le record d’affluence payante au stade de l’Aube », souligne le président de l’Estac.
Avant le début même de cette saison, plus de 3 000 abonnements ont déjà été vendus. Un public qui change avec 27% de spectatrices et un objectif de 35 %, de plus en plus de familles et d’enfants aussi. « L’Estac est un outil de promotion du territoire », rappelle Aymeric Magne, qui préside par ailleurs Business Sud Champagne, l’agence de développement économique. Une carte que le club joue à fond, par exemple avec l’opération « destinations émotions » invitant les spectateurs du stade de l’Aube à visiter aussi Nigloland, la cité du Vitrail, l’hôtel de la Licorne et autres richesses touristiques auboises.
Autre preuve de l’enracinement local, malgré la relégation, 99 % des sponsors poursuivent leur engagement. Des nouveaux arrivent, comme Huguier Frères, une PME auboise de la filière viande. Winamax s’est retiré, le site de paris en ligne ne pariant que sur la Ligue 1 en matière de sponsoring. « Rome ne s’est pas faite en un jour, et il y a plein de choses qui vont arriver et qui sont positives pour le club », conclut-il. L’Estac reste un cas de figure assez rare dans le football français, avec une vision à 10 ans. Les exemples récents de Sochaux et Sedan illustrent la difficulté, même pour des clubs historiques, de continuer d’exister sans base financière solide.
Aymeric Magne remercié
Vendredi 11 août, l’Estac a, par voie de communiqué, annoncé le départ de son président exécutif et DG : « À la suite d’une réunion du conseil d’administration ce jour, l’Estac peut confirmer que le contrat de M.Aymeric Magne a été résilié avec effet immédiat », est-il précisé. C’est le Néérlandais Mattijs Manders qui a été nommé Directeur Général de l’Estac dans la foulée.