L’ESI Reims emballée par le bois

L’Ecole nationale supérieure d’ingénieurs de Reims (ESI Reims) poursuit sa mutation. Sa notoriété grandissante, le développement de nouvelles filières l’a conduite à s’agrandir sur son site du Pôle technologique Henri Farman, dans lequel elle était désormais… un peu à l’étroit.

Dans la cadre du Contrat de plan Etat-Région Grand Est 2021-2027, cette extension est pilotée par la Région Grand Est (maîtrise d’ouvrage) pour le compte de l’URCA, dont fait partie l’école. Il s’agit en outre d’un chantier mené conformément à la Réglementation Environnementale 2020, qui poursuit trois objectifs : donner la priorité à la sobriété énergétique et à la décarbonation de l’énergie ; diminuer l’impact carbone de la construction des bâtiments ; en garantir le confort en cas de forte chaleur. Ce projet étant par ailleurs intégré à la démarche du Pacte bois et biosourcés Grand Est.

« UN CHANTIER DE NOTRE ÉPOQUE »

Deux nouveaux bâtiments, qui font la part belle au bois, sont donc actuellement en construction. Le premier, destiné à l’enseignement et abritant également des bureaux, est composé d’un rez-de-jardin en béton, d’un rez-de-chaussée et de deux étages en bois lamellé croisé (cross lamined timber ou CLT), d’une surface de 1 385 m2. 435 m3 de bois ont été nécessaires à sa réalisation. Le second bâtiment, une halle technologique, en simple rez-de-chaussée, présente une surface de 570 m2, qui a nécessité 187 m3 de bois (également CLT).

>LIRE AUSSI : VINCI Énergies forme les industriels de demain avec l’organisme de formation Le Campus

Pour Jean-Philippe Thomas, architecte, « il s’agit là d’un chantier de notre époque, avec ce matériau renouvelable qu’est le bois, qui oblige les entreprises à travailler de concert — et c’est une vertu de ce type de chantier. On constate aussi un plus grand respect, dans la construction, à l’égard du bois qu’à l’égard du béton, par exemple. Enfin, les murs des salles de classe resteront en bois apparent, ce qui fonctionne très bien en milieu scolaire du fait du caractère apaisant de ce matériau pour les utilisateurs. »

UN BUDGET DE 7,2 M€

Aujourd’hui maîtrisée, la construction en CLT additionne plusieurs avantages : un gain de temps de 60 % dans la réalisation des travaux, une excellente résistance au feu (avec protection et maintien de la structure pendant au moins une heure, et sans dégagement nocif), un gain de poids de plus de 80 % par rapport au béton, une étanchéité à l’air après trois couches, et le stockage d’une tonne de CO2 par mètre cube de bois.

15 entreprises sont impliquées dans ce chantier d’un budget de 7,2 M€ TTC, dont 5,1 M€ pour les travaux proprement dits (le reste comprenant notamment l’achat du terrain, les redevances, etc…), financés à hauteur 3,8 M€ par la Région, 2,4 M€ par l’Etat et 1 M€ par le Grand Reims. Cette opération d’envergure, qui a débuté en mai 2022, devrait être achevée en juin prochain, avec la livraison de ces deux nouveaux bâtiments.