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L’emploi en baisse dans le Grand Est

Emploi. Le Grand Est est la région de France dans laquelle l’emploi salarié est actuellement le plus en baisse. Parmi les départements les plus touchés dans ce bilan du troisième trimestre 2023, la Marne affiche la plus forte baisse avec la Moselle et la Haute-Marne. La progression des défaillances d’entreprises est supérieure à celle des créations. La hausse de la fréquentation touristique régionale ne bénéficie pas forcément à l’hôtellerie.

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Graphique représentant une baisse
La Marne affiche la 3e plus importante baisse de l’emploi, derrière la Haute-Marne et la Moselle. (Crédit : DR)

La dernière note de conjoncture régionale de l’INSEE révèle une baisse de l’emploi salarié au cours du deuxième trimestre 2023 (-0,2%, soit une perte de 3 300 salariés), après une baisse au premier trimestre. Cette baisse contraste avec le niveau national qui indique une progression de 0,1%. Le Grand Est est la région de France dans laquelle l’emploi salarié baisse le plus.

Cette baisse, voire une stagnation, touche la quasi-totalité des secteurs d’activité de la région. L’emploi stagne dans l’industrie, recule dans la construction, dans le tertiaire non marchand. Il progresse dans le tertiaire marchand, il augmente fortement dans l’hébergement et la restauration. Les activités immobilières poursuivent leur plongée (-1,6% sur un an). L’emploi intérimaire décroche (-2,6% après -2,3% au premier trimestre).

Au niveau départemental, le repli de l’emploi salarié est particulièrement fort en Haute-Marne et en Moselle. La Meurthe-et-Moselle est le seul département du Grand Est à enregistrer une hausse (+0,2%). La Marne affiche la 3e plus importante baisse de l’emploi, derrière la Haute-Marne et la Moselle. Le chômage poursuit sa progression et partage le même niveau qu’à l’échelon national (7,4%). Le taux de chômage augmente dans tous les départements, notamment dans les Ardennes et dans l’Aube (+0,4%), avec des taux respectif de 9,9 et 9,8%. Même constat au niveau des différentes zones d’emploi régionales, notamment sur les zones de Charleville-Mézières et de Sedan. Le taux de chômage reste inférieur à 5% dans les zones d’Epernay, d’Haguenau et de Sélestat.

Une augmentation des défaillances supérieure à celle des créations

Les créations d’entreprises dans le Grand Est (16 400 unités) progressent de 4,5% au deuxième trimestre, le plus haut niveau de nouvelles immatriculations depuis 2012. Cette progression concerne les micro-entreprises (+5,4%) et les entreprises classiques (+3%). La progression nationale est de 9% pour les micro-entreprises et 1,6% pour les entreprises classiques. Tous les secteurs sont concernés, de +3,9% dans l’industrie à +5,9% dans le commerce, le transport, l’hébergement et la restauration.

Sur 12 mois, les créations progressent dans la majorité des départements, sauf dans l’Aube et la Marne. Démarrée en 2022, la hausse des défaillances d’entreprise se poursuit. D’octobre 2022 à septembre 2023, 3 800 entreprises sont concernées dans le Grand Est. L’augmentation constatée des redressements ou liquidations est de près de 6% en un an, contre 4,5% au niveau national. Le nombre d’entreprise défaillantes a quasiment doublé depuis fin 2021. Le secteur le plus touché est celui de l’information et de la communication (+19%). Les progressions les plus fortes appartiennent aux Ardennes (+22%) et la Meuse (+11%).

Baisse de fréquentation dans les hôtels

Dans sa note sur la situation de l’emploi, le bulletin Insee conjoncture évoque un mois de septembre très favorable pour la fréquentation touristique, avec un bilan de juillet à septembre en hausse de 2,4%. Cette fréquentation comporte bien des contrastes, notamment avec une baisse pour les hôtels de l’ordre de 1,6%, face à une hausse de 8,7% pour les campings et de 3,9% pour les autres hébergements collectifs. Consolation ou pas, la fréquentation hôtelière a baissé deux fois plus au niveau national entre juillet et septembre 2023. Cette baisse concerne tous les départements du Grand Est, hormis dans le Bas-Rhin. En résumé, les touristes dans le Grand Est ont préféré les campings (+8,7%) et les autres hébergements collectifs (+3,9%). Pas forcément une bonne nouvelle pour l’emploi.