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L’économie circulaire au service de l’énergie au centre Engie home services

Énergie. L’unique centre de rénovation de chaudières d’Engie home services est situé à Reims. L’année dernière, il a pris en charge 30 000 chaudières pour en démonter plus de 100 000 pièces, ensuite réutilisées pour remplacer celles défectueuses.

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Dans un contexte d’augmentation des prix de l’énergie, contrôler sa facture de gaz est plus que jamais d’actualité. Un des leviers est ainsi de prendre soin de sa chaudière afin qu’elle ait un fonctionnement optimal. C’est tout l’objectif du centre de rénovation de chaudières d’Engie home services, le seul en France, situé à Reims. Inauguré en 1993, il prend d’année en année une nouvelle dimension pour atteindre en 2021, plus de 30 000 chaudières démontées. « Notre centre de rénovation qui s’étend sur plus de 1 700 m2 reçoit des chaudières et des pièces des 200 agences Engie home services de France. Celles-ci emploient 4 000 techniciens réalisant plus de 14 000 interventions par an », indique Thierry Randoux, Responsable du centre de rénovation et directeur des achats d’Engie home services.

« Le but est vraiment de faire durer au maximum la pièce pour lui donner une seconde vie. Un chercheur en R&D est même dédié à cette réflexion. »

Concrètement, le centre a deux missions principales : récupérer les pièces détachées des chaudières hors d’usage afin de les réparer et de les valoriser et fournir de ces mêmes pièces, les clients de chaudières défectueuses ou en panne. 2 000 chaudières arrivent en moyenne dans les ESAT et au centre pour être démontées. « Nos opérateurs trient les pièces, les sélectionnent, les réparent et ensuite les remettent dans le circuit, c’est une manière de faire fonctionner une économie circulaire tout en limitant les déchets électroniques et de métaux », explique Thierry Randoux.

Depuis 2019, le centre fonctionne avec l’ESAT de Reims qui démonte les chaudières en plus de l’ESAT de Saint-Erme et Ramecourt dans l’Aisne. « De cette manière, nous sommes aussi devenus un intégrateur social qui emploie, en plus de nos 21 salariés, une quarantaine de personnes. » À cette même date, le gouvernement a lancé des mesures incitatives pour remplacer les chaudières classiques par de nouveaux modèles à condensation, « conduisant jusqu’à 20% d’économie d’énergie ». « En 2021, le centre a battu un record d’activité en rénovant 15% de pièces de plus qu’en 2020. »

Donner une seconde vie aux pièces détachées

« Les matériaux aussi bien que les technologies évoluent, ce qui nous conduit nous aussi à nous adapter et à faire évoluer nos process », relève Marine Lourenço, Responsable QSE du centre. Si le modèle le plus vieux traité a une trentaine d’années, ce sont aujourd’hui aussi bien des pompes, des condensateurs que des cartes à puces qui arrivent pour être nettoyés et réparés. « Le circuit commence avec l’arrivée des palettes et des ‘‘rolls’’ venus des ESAT et des agences Engie Homes services par camion, plusieurs dizaines de rotations par jour. Les pièces sont ensuite stockées dans une zone de tri. Celles envoyées au recyclage le sont par type de métaux. Elles sont ensuite prises en charge par les ferrailleurs partenaires. 970 tonnes de métaux ont été recyclés l’année dernière. »

Les cartes à puces des chaudières endomagées sont entièrement restaurées et testées dans l’atelier par un électrotechnicien. Nastasia Desanti

Trois principales chaines de rénovation sont alors à l’œuvre : électrique / électrotechnique ; hydraulique et corps de chauffe. « Pour nettoyer certaines pièces, nous les faisons tremper dans un bain d’acide chlorhydrique. La machine a été développée exprès pour cette utilisation. D’autres types de pièces passeront elles dans la sableuse, et ressortiront brut. Pour les corps de chauffe, les ailettes en cuivre se déforment. Là aussi, nous avons spécialement développé un outil pour les redresser », détaille Marine Lourenço. Autre partie cruciale, le « cœur » de la chaudière, à savoir la pompe.

93 000 pièces réutilisées

C’est l’électromécanicien qui va prendre le relai en démontant les composants intérieurs et en les testant. Côté circuit intégré, tout est aussi testé, composants par composants, puis dans l’ensemble pour simuler un fonctionnement réel. « Le but est vraiment de faire durer au maximum la pièce pour lui donner une seconde vie. Un chercheur en R&D est même dédié à cette réflexion. » En effet, la durée de vie des chaudières va dépendre de plusieurs facteurs : la qualité des matériaux utilisés et la disponibilité des pièces détachées mais aussi la situation géographique et donc la nature de l’eau qui va circuler dans le circuit (calcaire, pH, taux d’oxygène dans l’eau, dépôt métallique venant de l’installation).

Le nombre de pièces en stock dans le magasin de l’atelier avoisine les 26 000, avec des stocks qui varient en fonction de l’arrivage et de la demande des agences. Au total, les techniciens ont réemployé 93 000 pièces pour les installer chez leurs clients, « c’est donc la fabrication de plus de 90 000 pièces neuves qui ont été évitées ».