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L’Aisne en quête de médecins du travail

Santé. Le nouveau président de Présanse (Prévention, Santé, Service, Entreprise), Luc Baijot, souhaite faire du recrutement de praticiens la priorité de son mandat. Sur l’ensemble des Hauts-de-France, 30 postes sont à pourvoir.

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L'Aisne en quête de médecins du travail
Élu en juin dernier à la tête de Présanse Hauts-de-France, l’industriel Luc Baijot préside depuis octobre 2021 Présoa, qui s’occupe de la santé de 150 000 salariés de l’Oise et de l’Aisne. (Crédit : DR)

Le problème n’est pas nouveau. La médecine du travail manque d’atouts pour séduire les candidats potentiels et figure au dernier rang des choix des internes en raison, notamment, d’une rémunération peu attractive. Depuis son élection, en juin dernier, à la tête de Présanse Hauts-de-France, Luc Baijot tire la sonnette d’alarme. Selon l’organisme représentatif des 13 Services de prévention et de santé au travail interentreprises (SPSTI), il manquerait une trentaine de postes de médecins du travail dans les cinq départements de la grande région. Ce qui n’est pas sans conséquences pour les 95 000 employeurs et le 1,5 million de salariés surveillés.

Celui qui est également président de Présoa - le SPSTI né de la fusion, l’an dernier, de SMTVO (Santé médecine du travail de la Vallée de l’Oise), de la MTA (Médecine du travail de l’Aisne) et de Sisat (Service interprofessionnel de santé au travail Sud Aisne) - a fait les comptes. Pour ce seul territoire qui compte 150 000 salariés, trois des 13 centres de santé au travail recherchent désespérément un médecin. Présoa recrute, en effet, à Saint-Quentin, à Guise et à Compiègne (Oise). Ce constat est identique dans le département voisin puisque Medisis a lancé le recrutement de six praticiens pour ses antennes de Beauvais, de Creil, de Senlis et de Beauvais.

Une question de santé publique

« Depuis que je préside Présoa, je suis sensible aux actions menées par les services de prévention et de santé au travail. Le manque de médecins du travail est un constat que nous pouvons tirer sur l’ensemble des SPSTI de la région. C’est pourquoi je souhaite en faire un enjeu prioritaire durant mon mandat à la tête de Présanse », martèle Luc Baijot. Reste à savoir quels sont les leviers que cet ingénieur en Arts et Métiers - président du Medef de l’Oise - entend actionner pour remédier à cette pénurie. Selon une étude de 2019, près de 30 % des salariés du privé n’avaient pas eu de visite de suivi depuis deux ans ou plus, contre seulement 13 % en 2005.