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L’agriculture mieux couverte contre les aléas climatiques

Agriculture. Une réforme vient d’être lancée pour permettre une généralisation de l’assurance contre les risques climatiques devenus plus fréquents.

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La réforme de l’assurance climatique des agriculteurs et viticulteurs entre en application. Laurent Locurcio

Les récentes gelées d’avril illustrent bien l’augmentation de la fréquence des aléas climatiques dont souffrent les agriculteurs. L’information est passée inaperçue, mais début mars, une nouvelle loi introduit une véritable révolution en matière de couverture contre ces aléas. Une réforme de l’assurance climatique qui change radicalement la donne. « Suite à l’épisode de gel de 2021, les pouvoirs publics se sont saisis du dossier en mettant la main au portefeuille pour que l’assurance climatique puisse enfin se généraliser », explique Jean-Louis Laffrat, président de Groupama Aube.

L’assureur avait bien lancé une multirisque climatique depuis les années 2000 qui se heurtait à deux écueils : la faible part d’agriculteurs assurés et le nombre croissant de sinistres. Toutes activités confondues, 17 % des surfaces agricoles sont ainsi assurées, ce qui est peu. « Ce modèle économique ne pouvait pas fonctionner en l’état et il fallait le réformer en mettant dans la boucle les agriculteurs, les assureurs, les réassureurs et l’État », confirme Michel Yvard, directeur Aube de Groupama. Un nouveau système présenté à l’occasion d’une réunion en partenariat avec la Chambre d’agriculture de l’Aube dont les experts ont évoqué les aspects liés à la PAC 2023.

LES ORDONNANCES À VENIR

Avant la nouvelle loi, le choix se limitait à une perte pour l’agriculteur non assuré sauf classement en calamité agricole. Avec la réforme, la culture non assurée pourra bénéficier d’une solidarité nationale dans une certaine mesure. Ceux qui seront couverts avec la nouvelle multirisque climatique seront remboursés selon trois niveaux d’indemnités. « On peut s’attendre aussi à une diminution du coût de cette multirisque puisque les cotisants seront bien plus nombreux qu’aujourd’hui, la solidarité jouera pleinement », espère Michel Yvard.

En effet, la généralisation de ce type d’assurance devrait permettre de couvrir, dès 2023, 60 % des grandes cultures contre 30 % actuellement. Un doublement est attendu aussi pour la vigne avec un objectif de 60 %. Les cultures fruitières mais aussi les prairies devraient être assurées à hauteur de 30 % des surfaces. De son côté l’État va apporter 600 millions d’euros par an pour les subventions à l’assurance et la prise en charge des pertes exceptionnelles. Dans les six mois à venir, des ordonnances vont venir détailler le dispositif qui devrait entrer en vigueur au début de l’année prochaine.