Jennyfer Picoury, nouvelle présidente du Tribunal Judiciaire
Justice. L’audience solennelle de rentrée du tribunal judiciaire de Charleville-Mézières a été marquée par l’installation d’une nouvelle présidente, Jennyfer Picoury, qui succède à Vivien David.
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En poste depuis le 6 janvier dans les Ardennes, Jennyfer Picoury a été officiellement présentée à l’occasion de la rentrée judiciaire. Pénaliste de formation, la nouvelle venue a effectué ses études de Droit à Reims. Après avoir réussi son concours en 2005, la native de Reims « et non pas des Ardennes comme beaucoup le croient parce que j’ai longtemps vécu ici », précise-t-elle, a intégré l’ENM à Bordeaux avant de prendre ses premières fonctions au TJ de Charleville-Mézières en 2007. La suite de son parcours la fait passer une nouvelle fois par Reims avant d’être promue en septembre 2018 comme présidente du Tribunal de Châlons en-Champagne.
« J’ai la chance de prendre ce poste dans les meilleures conditions car les effectifs ont été renforcés le 2 septembre dernier alors que les personnels avaient précédemment vécu une année extrêmement difficile. Et malgré cela, ils n’ont pas à rougir de leurs résultats car ils ont travaillé avec honneur et dignité », souligne la nouvelle présidente.
À l’heure actuelle, le tribunal est quasiment à plein effectif même s’il manque encore un poste à l’instruction actuellement occupé par une juge placée, vice-présidente. La situation s’est donc nettement améliorée avec toutefois des points de vigilance.
10 Nouveaux Postes
Dans le cadre des lois de programmation, la procureure a rappelé que le ministère de la Justice a prévu, entre 2025 et 2027 la création de quatre postes trois de juges et un de substitut du procureur, de trois postes de greffiers et de trois postes d’attachés de justice.
« Des promesses de création de postes sur lesquelles nous serons vigilants puisque la justice ardennaise a besoin aussi de moyens pour continuer de bien fonctionner ».
Parmi ses objectifs, Jennyfer Picoury veut d’abord « bien faire comprendre la justice en facilitant l’accès des justiciables à cette communauté, améliorer le délai de traitement des affaires et faciliter le travail des diverses équipes et faire en sorte que l’on parle en bien de cette juridiction et du territoire ».
Lors de l’audience solennelle, la procureure, Magalie Josse a dressé le bilan 2024 de l’action du tribunal judiciaire. « En ce qui concerne l’activité pénale, ce fut un exercice soutenu dans l’ensemble des poursuites mises en oeuvre par le parquet que ce soit les alternatives aux poursuites en lien avec les six délégués du procureur et les poursuites devant le tribunal correctionnel. Les délits les plus graves ont fait l’objet de poursuites systématiques devant le tribunal correctionnel en lien avec les avocats et l’association « France victimes 08 » qui, à cet égard, a bénéficié de la mise en oeuvre de la contribution citoyenne à travers une somme de 7 000 euros ».
Concernant les perspectives futures, Magalie Josse donnera la priorité à la lutte contre les violences aux personnes au sein des familles ou envers les professionnels protégés par la loi. Sans oublier la lutte contre la criminalité organisée sous toutes ses formes (narcotrafic, trafic de produits stupéfiants), les atteintes aux biens matériels (cambriolages) et la fraude sur le tabac au niveau transfrontalier qui a d’ailleurs donné lieu en 2024 à de belles saisies de la part des services des douanes.
« Une politique ambitieuse qui nécessite des moyens d’enquête en nombre suffisant » a prévenu la procureure. Enfin, le parquet entend lutter contre la délinquance routière, un domaine qui fera encore l’objet d’un renforcement et d’un durcissement des sanctions et contre les atteintes à l’environnement.