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Jean Rousseau commence à former ses artisans

Implantation. La manufacture de bracelets cuir de luxe et maroquinerie précise son projet sur le Parc du Grand Troyes avec 200 emplois prévus.

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Photo de la méthode de travail dans la future usine auboise
L’organisation de travail en petits îlots de quatre artisans sera reproduite dans la future usine auboise. (Crédit : LL)

L’arrivée de la Manufacture Jean Rousseau dans l’Aube se précise. Son président, Jacques Bordier, est venu à Troyes pour détailler son projet aux côtés de François Baroin, président de Troyes Champagne Métropole, et Arnaud Magloire, maire de Sainte-Savine, la commune d’accueil de l’entreprise sur le Parc du Grand Troyes. L’industriel avait repris cette entreprise de fabrication de bracelets de montre il y a 23 ans, à la barre du tribunal de commerce de Besançon.

Alors en perdition, l’entreprise bisontine ne comptait plus que 45 salariés. Aujourd’hui, grâce au positionnement haut de gamme opéré par Jacques Bordier, la manufacture Jean Rousseau compte 400 salariés répartis entre le siège de Pelousey, près de Besançon, et l’usine de Györ, en Hongrie.

Pour poursuivre son expansion, l’entreprise envisageait depuis quelques années la création d’un troisième site de production en France. Troyes était sur la liste parce qu’elle se situe entre Besançon et Paris.

« Il existe aussi une culture du textile et des matériaux souples compatibles avec les métiers du cuir », explique le chef d’entreprise. « L’annonce de l’arrivée de Clarins à Troyes a été l’accélérateur de notre projet autour duquel on a ressenti un soutien très important des acteurs locaux », ajoute Jacques Bordier.

L’entreprise bisontine travaille pour les grands noms de l’horlogerie et a développé ses propres ateliers-magasins de maroquinerie à Tokyo, Londres, New-York et Paris. À tout cela s’ajoute une raison personnelle, puisque son épouse étant troyenne, il connaissait bien la ville.

Une usine en 2025

Une nouvelle société, Jean Rousseau – Manufacture de l’Aube, a été créée et les opérations de recrutements ont été lancées avec Pôle Emploi. « Nous ne recherchons pas des artisans mais des personnes qui peuvent le devenir par la formation », ajoute Pascal Dupenloup, directeur général de l’entreprise. La formation des 25 premiers salariés démarre le 1er octobre dans des locaux provisoires. Les recrutements et les formations se poursuivront avec la montée en puissance du site.

Il n’y a pas de transferts d’activité depuis les autres sites, ce sera de l’activité additionnelle. « Depuis que nous avons annoncé notre venue dans l’Aube, des clients qui reviennent vers un approvisionnement français nous ont déjà contactés », affirme Pascal Dupenloup, confiant. L’objectif sera de porter l’effectif de la manufacture auboise à 200 personnes également.

L’entreprise compte sur la formation proposée, l’organisation de travail en îlots où chacun conçoit son produit de manière artisanale, pour attirer les candidats. L’innovation également car si le travail du cuir est la spécialité historique de la maison, la manufacture s’intéresse de plus en plus à de nouveaux matériaux.

« Nous venons aussi dans l’Aube pour progresser sur ce point en partenariat avec les entreprises innovantes présentes localement », confie Jacques Bordier. La future usine de 10 000 m² sera en service en 2025. « Cette arrivée, qui vient s’ajouter à celles de Garnica et Clarins, correspond à 1 000 emplois industriels qui ont été annoncés en deux ans et demi », se félicite François Baroin. Le président de TCM entend bien poursuivre sur cette lancée et travaille sur l’arrivée de nouveaux projets.