INITIAL Expertise et Electriciens Sans Frontières, un partenariat plein d’énergie
Mécénat. L’entreprise marnaise INITIAL Expertise accompagne Electriciens Sans Frontières dans la mise en oeuvre de deux projets en Afrique.
L’annonce de la mise en place d’une écotaxe par la Région Grand Est angoisse les transporteurs régionaux. En effet, au 1er janvier 2025, la Région a pris en charge la gestion de 525 km de routes nationales, mises à disposition par l’Etat. Ce transfert de compétences inédit, organisé dans le cadre de la loi 3DS, prévoit la mise en place d’une Eco-Contribution Poids Lourds (ECPL) pour 2027, applicable aux véhicules de transports de marchandise de plus de 3,5 tonnes.
De quoi susciter une vive inquiétude auprès des transporteurs marnais : « Lors d’une récente réunion avec les Présidents des fédérations départementales de la FNTR du Grand Est, il a été confirmé que les élus régionaux ont d’ores et déjà acté leur intention de voter la mise en place de l’écotaxe régionale », note Pascal Robert le président de la FNTR de la Marne. Ce dernier imagine qu’à hauteur de 15 centimes par kilomètre parcouru par les véhicules, cette éco-taxe serait une contribution bien trop élevée, en regard de l’activité des transporteurs locaux et de leur utilisation de ces tronçons de route, notamment les RN44 et RN4. « Pour nos adhérents qui tournent principalement dans la Marne, les conséquences économiques seraient dramatiques : un adhérent parcourant 85 % de routes nationales concernées verrait sa facture augmenter de près de 1 500 € par mois pour un seul véhicule », souligne le président de la FNTR de la Marne qui estime qu’une éco-taxe de 15 centimes viendrait alors ponctionner entre 8% et 10% du chiffre d’affaires de ses adhérents, autrement dit, elle viendrait grever purement et simplement leur marge. Pascal Robert ajoute d’ailleurs qu’à ce jour, « 40 % des entreprises de transport françaises sont déjà déficitaires ». Dans la Marne, la FNTR compte 282 entreprises adhérentes pour 4 552 licences actives, chaque licence correspondant à un véhicule.
1 milliard de travaux en dix ans
Du côté de la Région, Thibaud Philipps, vice-président Transports et mobilité durable, tient à rassurer les professionnels de la route car rien n’est encore définitivement acté. « Aujourd’hui, nous sommes dans la phase de présentation de l’étude d’impact auprès des fédérations et des filières. Le montant de 15 centimes n’est qu’une des options qui ont été travaillées dans cette étude et il s’agit du montant sur lequel a déjà délibéré la Communauté Européenne d’Alsace. La Région Grand Est a choisi de ne délibérer sur ce montant qu’en novembre 2026, le temps de continuer à échanger avec les différents groupes de travail qui vont se poursuivre en début d’année prochaine ». L’objectif de l’éco-contribution, rappelle la Région Grand Est, c’est de permettre de financer l’entretien et la rénovation des infrastructures routières, dans l’intérêt de la sécurité des usagers de la route, dont les particuliers et les transporteurs régionaux.
« L’État n’investit plus dans l’entretien des routes nationales depuis plus d’une vingtaine d’années. Ce n’est pas aux transporteurs de payer pour ces carences », dénonce d’ailleurs la FNTR de la Marne. Un constat en partie partagé par la Région qui souhaite néanmoins faire contribuer les très nombreux véhicules qui ne font que traverser la région, détériorent ses routes mais ne contribuent jamais à leur entretien. « La cible c’est le trafic de transit », poursuit Thibaud Philipps. « Notre objectif est de réaliser un milliard d’euros de travaux en dix ans grâce à cette éco-contribution, qui devrait être payée à 75% par des poids lourds étrangers », ajoute Franck Leroy, le Président du Grand Est. Et si la réglementation européenne ne permet pas à la collectivité de discriminer les transporteurs qui utilisent ses routes selon leur provenance, elle peut néanmoins offrir à ses ressortissants une forme de compensation. Et c’est bien ce qu’elle compte mettre en place, affirme Thibaud Philipps, dont l’objectif est de travailler sur ces dispositifs de compensation qui pourront être adoptés avant même de fixer un montant d’éco-contribution.
Pascal Robert redoute que ces aides ne suffisent pas, notamment pour les plus petites entreprises : « Sachant que le coût d’un véhicule électrique est de 300 000 euros pièce, comment un petit transporteur peut-il amortir cet investissement ? Quant au B100 (ou Oleo 100, carburant 100% végétal, NDLR), alternative plus réaliste aujourd’hui, pour les TPE et PME, reste un moyen onéreux ». Pour le vice-président de la Région, il est encore un peu tôt pour s’alarmer, les consultations n’en étant qu’à leurs prémices : « Nous voulons mettre en place une démarche de dialogue constructif pour réfléchir aux dispositifs d’accompagnement et de compensation en matière de verdissement de la flotte et de travail sur l’appareil industriel et productif, ce qui répond à la demande de nombreuses entreprises ». Une étape de plusieurs mois, jusqu’en novembre 2026, date à laquelle les transporteurs marnais et régionaux sauront s’ils auront été entendus.