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Industrie : comment bien accueillir son robot ?

Industrie. Derrière ce titre un peu provocateur se cache la réalité d’un secteur qui doit effectuer un gros travail… culturel, pour tendre vers le concept d’industrie 4.0. À cet effet, Marne Développement a organisé jeudi 7 octobre une journée de partage autour de l’adaptation aux évolutions technologiques.

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De gauche à droite : Isabelle Sailly, Emilie Lebel (respectivement responsable méthodes industrialisation et automaticienne, Forbo Reims), Yves Basso (directeur projets industriels, Carbody). JR

Marne Développement, l’agence de développement économique du département, a organisé la semaine dernière, en partenariat avec le pôle formation de l’UIMM et dans les locaux rémois de cette dernière, une journée de partage et d’échange sur le thème « Lean, robotique et cobotique ». Cette journée a rassemblé une quarantaine de participants (responsables de production, de qualité, directeurs généraux, etc.) de tous les secteurs industriels marnais (automobile, aéronautique, métallurgie, industrie connexe au champagne, etc.) et venus de tout le département.

« Il s’agit de voir comment on implique les collaborateurs dans l’évolution de l’outil de production et comment on partage cette évolution avec eux. »

« À travers de genre de réunion, nous accompagnons les entreprises vers l’industrie 4.0 et nous les aidons à franchir ce cap », expliquait Johanna Gobit, directrice générale de Marne Développement. « Dans la Marne, à l’image d’ailleurs de tout le domaine industriel français, il y a un gros travail culturel et de stratégie à réaliser pour accélérer cette transition », ajoutait Vincent Thiery, chef de projet à Marne Développement.

Le « terrain » d’abord

Directeur projet industriel de Carbody (équipement industriel à Witry-les- Reims), Yves Basso apportait un retour d’expérience sur l’implantation de la robotique en entreprise puisque plus de 35 robots polyarticulés ont été installé depuis 2013 chez Carbody. « En la matière, la question n’est pas de savoir s’il faut ‘y aller’ ou pas, mais bien de savoir comment y aller. » D’ailleurs, l’attente des participants de cette journée relevait bien de la façon de s’engager dans cette voie avec, en filigrane, une certaine appréhension.

De gauche à droite : Aurélien Cattez (responsable site UIMM), Johanna Gobit et Vincent Thiery (directrice générale et chef de projet Marne Développement). JR

Yves Basso a expliqué toute la nécessité d’être pragmatique : « Il faut faire preuve de transparence, dire ce que l’on veut réaliser, comment le réaliser, et mettre en oeuvre le projet. La réussite du travail d’automatisation de l’entreprise passe avant tout par le terrain. La collaboration des salariés est indispensable. Chez Carbody, nous n’aurions pas pu mener à bien cette évolution sans le savoir-faire du terrain. »

Besoin de transparence

C’est avant tout cette vision qui intéressait Isabelle Sailly (responsable méthode industrialisation) et Emilie Lebel (automaticienne) pour Forbo Reims (revêtements de sol). Emilie Lebel : « Il s’agit de voir comment on implique les collaborateurs dans l’évolution de l’outil de production et comment on partage cette évolution avec eux. » Pour Isabelle Sailly, cette prise en compte de tout l’aspect humain est indispensable pour avancer : « Il est normal que les salariés craignent pour leur emploi avec l’arrivée de l’automatisation. Il faut communiquer pour éviter cette peur, les rassurer et les accompagner dans l’acquisition de nouvelles compétences et de nouvelles valeurs. Il faut être transparent dans la démarche. »

Pour les participants à cette journée, il était clair que l’étape préliminaire à toute organisation 4.0 passe par le facteur humain. Un « humain » qui doit être force de proposition, au centre de l’automatisation et de la modernisation de l’entreprise. « Je suis rassurée, ajoutait Isabelle Sailly, en constatant que ce que je pressentais est bien la bonne façon d’envisager le développement et l’évolution 4.0. »