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Inauguration de l’atelier Cibox dans les Ardennes

Industrie. Avec l’installation, à Revin, de son atelier « 3R », Cibox entame la première étape d’un projet industriel visant à créer une usine d’assemblage de vélos et de trottinettes électriques appelée à fabriquer 600 produits par jour.

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Photo des premiers salariés de Cibox à Revin
Les premiers salariés de Cibox à Revin ont pris possession de l’atelier. (Crédit : PR)

C’est en présence de 120 personnes que le président de la Communauté de communes Ardenne Rives de Meuse, Bernard Dekens, a procédé à l’inauguration de l’atelier réparation, reconditionnement et recyclage (3R) de la société Cibox sur la friche Porcher de Revin.

« Cet évènement est le début de la réindustrialisation de la ville de Revin, passée ces dernières années de 13 000 à 6 000 habitants », a d’emblée déclaré le président de la collectivité, propriétaire du site.

« Dans les prochains mois avec la réhabilitation et la rénovation des friches Electrolux, Porcher et Oxame, nous allons redonner à la commune toute sa puissance économique. » En effet, cette première délocalisation à Revin de cette activité, auparavant implantée à Alfortville, est effective depuis le 8 juin dans un espace de 1 200 m². Ce nouvel atelier comprend une équipe d’une dizaine de personnes dont cinq Ardennais – qui après avoir été en contrat d’apprentissage dans le Val-de-Marne – ont obtenu un CDI.

L’ancrage de ce service « 3R » constitue le premier acte concret des différentes étapes qui suivront. La consolidation du process par l’installation de fours, de convoyeurs et de robots de soudure à quatre ou six axes, la mise en place de deux lignes automatisées de peinture poudre, d’une zone de stockage et d’une ligne de production duale marquera la montée en puissance progressive de la future usine de fabrication de vélos et de trottinettes à assistance électrique sur une superficie finale de 1,6 hectares.

« Jusqu’alors, la collectivité locale a été dans le timing en respectant notre planning d’aménagement. Nous sommes donc dans les temps, c’est déjà un fait marquant. Après cette phase initiale, il restera à mettre en place l’outil industriel, le plus gros du chantier », constate Georges Lebre, Pdg de Cibox. « On espère que le bâtiment final sera livré fin mars 2024 », ajoute Stéphane Dehasseleer, le directeur production et service après-vente du site.

Une fois les appels d’offres attribués, Ardenne Rives de Meuse s’attellera à la démolition et au désamiantage de la friche Porcher avant de réaliser une voirie interne et la réhabilitation globale du site. Si tout se déroule comme prévu, une centaine de personnes seront employées après un an d’exploitation et 250 emplois devraient voir le jour d’ici 2026-2027 à condition que Cibox (35 salariés actuellement) sorte 150 000 vélos de marque Yeepee par an.

20 millions d’euros d’investissement

Validé le 3 juin 2022, le projet industriel de la jeune société francilienne, créée en 1995 et experte en micro-mobilité électrique, nécessitera un investissement de plus de 20 millions d’euros. 16 millions seront consacrés à l’immobilier et à la réhabilitation complète de la friche par Ardennes Rives de Meuse qui récupérera par la suite les loyers de location versés par Cibox.

Selon son Pdg, Cibox va, dans cette opération, « améliorer sa compétitivité grâce à des circuits d’approvisionnements plus courts, enrichir son offre via des délais de transport raccourcis, mais aussi améliorer la valeur ajoutée avec la fabrication « made in France » de composants comme les packs de batteries, les cadres, les roues, les jantes, le rayonnage et la peinture en plus de l’assemblage. »

L’entreprise cotée en bourse fonde beaucoup d’espérances sur ce projet s’inscrivant dans un marché à la croissance s’élevant à 30% par an. Ce plan bénéficiera des allègements de charges et d’exonération d’impôts sur les sociétés du Bassin d’Emploi à Redynamiser et fera aussi l’objet d’un soutien technique et financier sur mesure de l’Etat, de la Région Grand-Est et d’Ardennes Développement.

« Vous suscitez à nouveau de l’espoir sur cette terre », s’est ému le député Pierre Cordier. Après l’échec de la relocalisation des cycles Mercier au même endroit, l’arrivée de ce nouvel acteur économique et l’émergence prochaine d’un outil de production vaste et ultra moderne sur un marché européen très dynamique constituent un signe positif pour la population locale qui n’a pas eu beaucoup l’opportunité de se réjouir de cette façon depuis la disparition successive de ses différents fleurons industriels.