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Import CHR met les petits plats dans les grands

Manufacture. Rachetée en 2015, la société Import CHR, située à Saint-Brice-Courcelles, dans la Marne, spécialisée dans la vaisselle pour les cafés-hôtels-restaurants et pour les torréfacteurs connaît une forte croissance avec la multiplication par deux de son chiffre d’affaires.

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Photo d'Yvan Yankov
Chaque année, Import CHR produit plus d’un million de pièces de vaisselle. (Crédit : ND)

La vaisselle pour les professionnels ne concerne qu’un nombre restreint d’acteurs et encore plus lorsqu’il s’agit des torréfacteurs. Car lorsqu’un professionnel du café signe un contrat avec un professionnel de la restauration, il implique la plupart du temps un don de vaisselle à l’effigie du torréfacteur. Citons les noms bien connus de Lavazza, Segafredo ou encore Folliet qui apparaissent souvent imprimés sur la petite tasse.

Ainsi, lorsque vous dégustez votre « petit noir » en terrasse, il est fort probable que la tasse dans lequel vous le sirotez ait été fabriquée par l’entreprise rachetée par Ivan Yankov, il y a de cela presque 8 ans. 75% du chiffre d’affaires d’Import CHR est en effet apporté par les contrats avec les torréfacteurs grands ou petits. « Nous avons un carnet de 600 clients actifs faisant de notre entreprise une des sociétés leader sur le marché en Europe avec de grandes signatures. » Import CHR fabrique sa vaisselle en Europe.

« Pour des questions de coûts, nous ne pouvons pas le faire en France, ce serait trois à quatre fois plus cher. Il faut savoir que le torréfacteur va donner un lot de 1 000 ou 2 000 tasses à ses clients avec le contrat de torréfaction. Il ne touche rien dessus. Donc sa vaisselle ne doit pas être un gros poste de dépense. Pour autant, elle se doit d’être solide et de bonne qualité. »

Une chaîne solide

Une grande partie est donc fabriquée à l’étranger mais pour les séries uniques ou à forte valeur ajoutée, la décoration est faite en France. « Nos 400 m2 d’entrepôts nous permettent d’avoir un stock de vaisselle « en blanc » que nous pouvons expédier à tout moment à nos clients. Ce qui nous a bien servi pendant le covid par exemple, où les productions et expéditions étaient à l’arrêt », confie Ivan Yankov.

Pour la vaisselle personnalisable « deux à trois mois de délai » sont nécessaires. Pendant le covid, l’activité dépendant entièrement de celle du secteur des CHR, elle a été fortement ralentie. « Nos fournisseurs nous ont fait confiance et nous sont restés fidèles tous comme nos clients, ce qui nous a permis de rester solide alors que nous avions perdu 60% de notre chiffre d’affaires d’un seul coup », indique celui qui avant de racheter l’entreprise en 2015 a passé une grande partie de sa carrière à Limoges, où il vendait des équipements d’usines pour le secteur de la porcelaine. « Je travaillais avec mon épouse au sein du pôle de compétitivité européen de céramique ce qui me confère une grande connaissance des procédés de production aussi bien que des fournisseurs. »

Vecteurs publicitaires

Si la partie torréfacteurs a atteint un rythme de croisière, en revanche, la partie hôtellerie-restauration reste à consolider. « Les CHR représentent 25% de notre chiffre d’affaires, or il peut être doublé, notamment grâce à la tendance des réseaux sociaux de poster des photos de la tasse du café où l’on se trouve, avec le nom de l’établissement inscrit dessus. Nous sommes dans une forte demande des restaurateurs d’avoir leur nom sur la vaisselle utilisée : plats, assiettes, tasses sont devenus de véritables vecteurs publicitaires. »

L’objectif de l’entreprise est ainsi d’augmenter sa force commerciale sur l’année 2024. « Paradoxalement, nous avons une clientèle très parisienne et balnéaire. Nous avons signé avec des groupes emblématiques comme le groupe Bernard, les pâtisseries Angelina présentes non seulement en France mais aussi au Moyen-Orient ou encore en Aise. »

Import CHR a également signé avec les cafés Joyeux, présents dans 15 villes de France. « Aujourd’hui, nous modernisons notre gamme aussi bien dans le design que dans les matériaux. » Depuis le rachat de l’entreprise en 2015, Ivan Yankov et sa femme Michaëlle qui est, elle, spécialisée dans le marketing, ont doublé le chiffre d’affaires de l’entreprise pour atteindre, en 2022, 1,5 million d’euros.