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Hermès : le projet de reconversion de la friche Deville est lancé

Industrie. L’enquête d’utilité publique, première étape du projet du géant du luxe de créer une troisième maroquinerie dans les Ardennes, s’est conclue fin février.

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Photo des Etablissement Deville
L’Etablissement Public Foncier du Grand Est devrait acquérir les près de 6 000 m² de superficie de la friche auprès du Conseil départemental des Ardennes. (Crédit : PR)

S’appuyant sur une politique d’essaimage qui a déjà fait ses preuves dans le Doubs et en Normandie, Hermès s’apprête donc à augmenter ses capacités de production dans les Ardennes. Après avoir ouvert une première unité à Bogny-sur-Meuse en 2004, puis une seconde sur la zone industrielle Ardennes Emeraude de Tournes/ Cliron en 2023, le géant du luxe va doter son pôle maroquinerie des Ardennes d’un troisième atelier à Charleville-Mézières sur une superficie globale de 5 940 m².

Il s’agira, cette fois, de la réhabilitation d’une ancienne friche industrielle située en plein cœur de ville : celle des Etablissements Deville, inexploitée depuis sept ans. Pour cette reconquête du lieu, Hermès prévoit la mise en service d’une nouvelle manufacture en 2027 et la création de bureaux à l’arrière du bâtiment, mais aussi d’un restaurant et un parking de 200 places. Avec à la clé 300 nouveaux emplois d’artisans pour la fabrication de sacs.

Révision de documents d’urbanisme

La première étape de ce programme industriel de grande ampleur qui fera des Ardennes la seconde base principale d’Hermès dans le Grand Est après celle du Pays de Montbéliard vient de se concrétiser par une enquête publique entamée le 22 janvier et conclue le 22 février.

« La réoccupation du site Deville passe, en effet, par la révision de deux documents d’urbanisme donnant lieu à l’ouverture d’une enquête publique obligatoire » justifie la municipalité carolomacérienne. Primo, le Plan de Sauvegarde et de Mise en Valeur (PSMV) destiné à préserver une partie du patrimoine des anciens bâtiments de Deville et visant à élargir l’éventail des activités susceptibles de contribuer à la reconversion de cette friche industrielle. Secundo, le Plan local d’Urbanisme.

Après avoir pris connaissance du dossier via cette procédure de participation, les habitants pouvaient faire part et formuler leur avis, suggestions, observations et contre-propositions afin que leurs remarques soient transcrites dans le rapport de synthèse du commissaire-enquêteur désigné. La prochaine étape, probablement courant mars, consistera au dépôt du permis de construire. L’Etablissement Public Foncier du Grand Est devrait acquérir le terrain auprès du Conseil départemental afin d’y effectuer durant l’année 2024 les travaux de dépollution, démolition et désamiantage.

Rappelons que, depuis 2010, Hermès a ouvert onze maroquineries à travers la France portant à plus de 4 700 le nombre d’artisans selliers-maroquiniers au sein du groupe. La marque aux 20 000 collaborateurs dans 50 pays et 60 filiales, dispose également de trois autres projets d’ouverture sur le territoire français. A Riom (Puy-de-Dôme), l’Isle d’Espagnac (Charente) et Loupes (Gironde). Les personnes intéressées par un futur emploi peuvent d’ores et déjà signaler leur intérêt en se faisant connaître sur le site talents.hermes.com.